Patrice Lecornu tire le bilan de la première moitié de saison du Red Star FC 93. Première partie consacrée à son rôle de directeur technique et sa vision du club.

De quelle manière as-tu abordé ton retour au Red Star ?
Entre la reprise de l’entraînement cet été, et la fin de l’année 2009, j’ai fait une observation approfondie de l’ensemble de la formation du club. Je n’ai pas opéré de changements profonds. J’ai juste observé les matches, les entraînements, et l’organisation générale du club. Après dix ans d’absence, un état des lieux préalable était impératif avant d’engager quoi que ce soit. Je pense bien connaître le fonctionnement du club, aujourd’hui. J’aborde donc une deuxième phase de travail au cours de laquelle nous allons préparer la saison prochaine, en effectuant des aménagements au niveau de l’organisation.

Quelles priorités se dégagent d’ores et déjà ?
La chose qui me semble la plus importante est de proposer de meilleures conditions d’entraînement aux jeunes. Il y a dix ans, ces problèmes d’infrastructures et de qualité des terrains existaient déjà. Désormais, nous devons nous battre pour essayer de mettre les jeunes joueurs dans des conditions d’entraînement satisfaisantes, ce qui n’est pas le cas partout. Nous faisons avec les moyens dont nous disposons, mais j’aimerais bien parvenir à trouver des accords pour éviter à nos jeunes d’évoluer sur des terrains en stabilisé. L’un de mes objectifs est d’organiser le plus d’entraînements possible sur des terrains synthétiques, par ce que c’est l’avenir. Nous désirons obtenir des créneaux supplémentaires, pour que les jeunes s’entraînent dans des conditions correctes.

Pourquoi ce dossier est-il si important ?
Nous comptons de bons joueurs dans chaque catégorie. Mais il y en a trop peu. Nous devons faire face à une problématique de quantité. J’interpelle les éducateurs en ce sens : pour atteindre nos objectifs, qui sont d’avoir une équipe de niveau national en U17 et en U19 dans les deux ans, nous avons besoin de davantage de joueurs de qualité. Une phase de recrutement est nécessaire, et disposer de meilleurs terrains nous permettra d’attirer de meilleurs joueurs. Si nous proposons à un joueur de dix-sept ans d’aller s’entraîner sur des stabilisés, tandis qu’un autre club met des terrains synthétiques à sa disposition, il ne va pas hésiter. Un gros travail de coordination est indispensable pour pouvoir attirer de meilleurs jeunes, en leur proposant des conditions propices à leur épanouissement.

Un tronc commun inter catégories s’affirme t-il dès à présent ?
Il n’y a pas encore d’identité commune. C’est ce qu’il y a de plus difficile à créer. La force d’une formation de foot, réside dans le fait que les éducateurs qui ont une équipe ne se contentent pas uniquement de gérer leur équipe. Ca implique une vision globale focalisée sur le projet du club. Pour s’intégrer au projet, il faut s’adapter. Les éducateurs savent qu’ils doivent s’intéresser au club, et pas uniquement à leur équipe. C’est capital.

Dans la deuxième partie de l’entretien, publiée demain, Patrice Lecornu évoquera le jeu, avant de tirer un bilan de la première partie de saison de chaque catégorie, dans une troisième partie.

Propos recueillis par Michael Grossman