Le debriefing du lundi

Alain Mboma : "Très fier de ce qu'ont réalisé les joueurs"

Alain Mboma revient en détail sur le retour à la compétition de son équipe au terme d’un match nul encourageant de ses joueurs face au Mans.

Aviez-vous déjà affronté une opposition aussi relevée que cette équipe du Mans, cette saison ?
Le Mans est, c’est vrai, l’une des équipes les plus fortes que nous ayons affrontées jusqu’ici. Ce n’était pas une équipe de niveau CFA, même si je ne m’arrête pas au nombre de joueurs professionnels alignés, car je fais attention à la sémantique : il y a une différence entre des pros aguerris à la Ligue 1, tels que Loriot, Louvion ou Sene, et un jeune pro qui vient de signer et qui n’a pas encore joué en Ligue 1. Il y avait indéniablement de grosses qualités dans la globalité de cet effectif-là.

Le Red Star a voulu occuper le camp adverse dès l’entame de match mais a finalement reculé lors d’un premier quart d’heure éprouvant. Pour quelles raisons ?
Le premier quart d’heure de jeu a effectivement été difficile. Le Mans nous a posé beaucoup de problèmes, tactiquement. Ils ont été très mobiles, ils se déplaçaient très bien entre nos lignes. Mes joueurs avaient le sentiment de toujours avoir un joueur de plus dans leur zone. Mais ce n’est pas seulement du fait de l’organisation du milieu de terrain : les défenseurs et les attaquants devaient participer davantage. Il a donc fallu les aider à se replacer, car le surnombre peut être réglé du moment où nous travaillons tous ensemble. Après ce premier quart d’heure difficile, la suite a été meilleure.

Tu alignais une défense inédite face à la meilleure attaque du groupe. A t-elle répondu à tes attentes ?
Complètement. Mais je ne suis pas surpris, car c’est souvent dans ces circonstances qu’on redouble d’attention dans le secteur défensif. On n’est pas à l’abri d’une erreur individuelle, mais globalement, tant collectivement que tactiquement, les joueurs ont répondu présent.

Que reste t-il à améliorer défensivement pour réduire le nombre de situations dangereuses ?
Ce n’est pas un problème défensif. C’est dans la gestion offensive que se trouve la solution. Nous devons mieux tenir le ballon. Nous l’avons perdu trop rapidement, ce qui a donné le sentiment que le ballon revenait incessamment. Une meilleure utilisation du ballon nous aurait permis de contrecarrer les initiatives du Mans pendant leurs temps forts.

Comment expliquer l’ascendant physique pris par tes joueurs face à des masses athlétiques pourtant impressionnantes ?
Je pense que c’est d’abord mentalement que nous avons pris le dessus. C’est la raison pour laquelle je suis très fier de ce qu’ont réalisé les joueurs. Au-delà de revenir au score, ils ont eu la volonté de le faire. Lorsqu’on n’est pas capable de rivaliser dans certains domaines, il faut compenser avec d’autres atouts. Par exemple Delaneuville souffrait d’une gastro, mais il a voulu aller au bout de lui-même, et Fardin revenait après plusieurs mois d’inactivité, et ils ont pris le dessus au milieu de terrain, d’abord mentalement, et après physiquement. Nous avons su faire la différence mentalement.

N’as-tu pas craint que le mental de ton équipe ait été atteint par le but manceau, encaissé au moment où vous repreniez le match en main, sur le coup franc peut-être le moins dangereux de la partie ?
L’avantage de ce but est qu’il est survenu juste avant la mi-temps. Nous avons donc pu nous remobiliser et ne pas trop gamberger.

Le groupe a t-il encore besoin de temps pour assimiler le gros travail entrepris physiquement depuis la reprise ?
Nous avons fait trois grosses semaines, et je pense que nous avons bien avancé. Nous allons désormais nous projeter davantage sur l’animation, afin d’être beaucoup plus maîtres du ballon, même si je sais pertinemment que ce n’est pas évident à réaliser face à une équipe de la valeur du Mans. Lors des prochains matches, nous essaierons d’être beaucoup plus consistants dans ce domaine-là.

Qu’a t-il manqué à ton équipe pour porter davantage le danger devant le but adverse ?
Nous avons manqué de lucidité dans la zone de vérité. Nous nous sommes précipités sur deux ou trois frappes alors qu’il y avait des décalages plus intéressants à faire. Le but que nous marquons en est l’illustration : nous n’avons pas cherché la frappe après avoir récupéré, nous avons joué sur leurs côtés pour contourner leur bloc axial. Je pense que c’était une solution pour les mettre à mal.

Revenir au score apporte des certitudes pour l’avenir ?
Ca booste en tout cas. Ca valorise le travail athlétique effectué. Comme nous n’avons pas eu de trou mentalement face à une telle adversité, ça donne de l’espoir pour la suite.

Quel sera l’objectif du prochain déplacement à Libourne ?
Conserver le même état d’esprit et aller de l’avant. Nous verrons ensuite si l’adversaire nous est supérieur ou non, même si aujourd’hui, je pense que nous sommes capables de nous préoccuper de nous sans nous soucier de l’adversaire.

Propos recueillis par Michaël Grossman



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