Ben ou la passion du Red Star !

Portrait de Touhami Bendjebbour

En Février 1967, lorsqu’il arrive en France, Touhami Bendjebbour ne connaît rien du football francilien. Lui, l’adolescent de quatorze ans débarqué de son Algérie natale va pourtant très vite devenir Ben du Red Star. Un bénévole exemplaire et dévoué qui nous raconte son engagement pour ce club.

Pourquoi le Red Star ? 
En 1971, permis de conduire en poche, Ben part à la découverte de Bauer. L’idée vient de l’un de ses amis, coéquipier à Tremblay. Il lui propose d’aller voir Nice défier le Red Star à Saint Ouen. Score final 0-0. Mais l’essentiel est ailleurs, ce soir-là Ben s’est découvert une passion. A l’époque, le Red Star est solidement ancré en première division et c’est d’abord en tant que supporter qu’il soutient le club. « Quand on y goûte, c’est pour toujours » confie-t-il.

Son rôle
La fin des années 70 voit les Vert et Blanc sombrer en DH. Mais Ben, fidèle à ses couleurs, choisit de s’impliquer davantage dans la vie de l’équipe audonienne et de l’aider à remonter la pente. Tous les week-ends, il est présent. Organisation des déplacements, buvette, peinture, soudure : il donne un coup de main dans tous les domaines. En 1999, il met un terme à sa carrière de serrurier ; le jeune retraité devient alors un incontournable du Red Star. Présent plusieurs jours par semaine, il s’occupe principalement de l’intendance.

Bauer
Ce stade il l’a vu plein, rempli à ras-bord, lors de tournois internationaux où l’Ajax, le PSV ou le Bayern de Munich venait se produire à Saint Ouen. « 18 000 personnes à Bauer, c’est quelque chose qui ne s’oublie pas. Des vendeurs de merguez, il y en avait partout de la Mairie de Saint Ouen à la Porte de Clignancourt. Tout le monde venait voir le Red Star, c’était magique ».

Le meilleur souvenir 
29 avril 2005 : il reste quatre journées à jouer dans le championnat de DH, le Red Star affronte Meaux, un concurrent direct pour la montée en CFA 2. Le club audonien s’impose 3-1 et ne manque pas l’occasion de reléguer son adversaire du jour à quatre longueurs prenant ainsi une option qui se révèlera décisive pour la montée ! « Ce Red Star – Meaux de 2005 était véritablement exceptionnel, je me souviens d’une très belle ambiance à Bauer avec plus de 1500 personnes dans les tribunes. Une telle affluence en DH…  C’est pour ce genre de moments, impossible à vivre ailleurs, que j’aime ce club »

Le pire souvenir
4 mars 1978 : le Red Star, leader de deuxième division, reçoit le Paris FC qui le talonne à deux points. Un match décisif pour l’accession en première division. Une défaite 1-0 sur un but litigieux où Ben n’a jamais vu le ballon franchir la ligne. « Ce jour-là, tout s’est effondré. La chute était inexorable. Tout est tombé à l’eau : le centre de formation, la D1, la D2, le statut professionnel ».

Un joueur
Dans son panthéon, Ben cite pêle-mêle Jean-Michel Bridier, « un sacré bonhomme », Eric Stefanini, Samuel Michel, Guillermo Mauricio, Steve Marlet, ou encore Didier Thimothée autant de « joueurs de classe » qu’il a vu à l’œuvre sur les terrains. Il se souvient aussi en 90 du trio d’internationaux soviétiques emmenés par Sergueï Rodionov : « il habitait aux 4000 à la Courneuve, et n’avait peur de rien ».  

Un rêve
La Ligue 1. « Revoir un jour le Red Star dans l’élite, c’est mon plus grand souhait ». Trente-cinq ans qu’il attend ça. Pour continuer à rêver, il mise beaucoup sur l’équipe de cette année, pour qui il prépare les collations d’avant et d’après match. Lui qui a vu passé des générations de joueurs avoue qu’il a découvert cette saison « un très bon groupe ». On a envie de faire confiance à sa parole d’expert.

François-Xavier Valentin



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