La première partie de saison est terminée et avant de reprendre le chemin des compétitions officielles, Sébastien Robert fait le bilan des équipes de jeunes et de la politique de formation menée par le Red Star. Entretien.
 
Quel regard portes-tu sur les six premiers mois de la saison au niveau de la qualité des joueurs, des résultats et du travail fourni ?
Le premier constat à faire est inhérent à l’ambiance de travail. Elle est bonne, conviviale et professionnelle. Au sein du club, la répartition des rôles entre éducateurs et responsables de catégories est cohérente. L’école de foot, sous l’égide de Souma Bakayoko, fonctionne bien et le projet technique est, depuis quelque temps, le même pour chaque tranche d’âge. La deuxième observation concerne la qualité de nos joueurs ; nous avons la chance d’avoir d’excellents jeunes jusqu’aux U15, ensuite nous rencontrons quelques difficultés en U16/U17 pour des raisons structurelles (les meilleurs partent en pro), nous en récupérons certains en U19 et Seniors, ce qui nous permet d’être plutôt compétitifs dans ces catégories. Enfin concernant les résultats, ils ne sont pas à la hauteur de ce qu’on attend. Il va falloir les améliorer.
 
Tu as fait le choix de la jeunesse en réservant, quasiment exclusivement, le groupe senior à des joueurs nés après 1989, c’est un choix que tu regrettes ?
Absolument pas, c’est donner à ces jeunes-là la chance de progresser plus rapidement et de se montrer.  Ca nous coûte parfois car on affronte des équipes plus expérimentées, plus matures, avec des joueurs d’une dizaine d’années plus âgés, mais on assume ce choix autant en DSR qu’en Excellence. Jusqu’à présent, cette politique nous a d’ailleurs plutôt réussi puisque nos deux équipes seniors ont été promues l’an passé.
 
En tant que coach de la réserve, l’écart entre DHR et DSR t’a marqué ?
Disons qu’il y a clairement un écart, pas tant au niveau du jeu pratiqué mais surtout au niveau des moyens. En DSR, nous sommes aux portes de la DH et certaines équipes ne sont plus dans l’amateurisme pur comme on a pu le connaître en DHR. La compétition est plus rude mais encore une fois tant mieux pour l’apprentissage de nos joueurs.
 
L’équipe première pioche régulièrement dans le réservoir de la réserve ou des U19, c’est forcément une satisfaction ?
Evidemment, nous sommes ravis. Ca montre que l’encadrement et leur formation est de qualité. En dehors des matches, certains participent régulièrement aux entraînements de l’équipe première (Stefanovic, Thioune, Cissé…). Ca leur montre qu’ils ne sont pas loin et c’est normal que l’on fasse appel à eux. Ensuite pour qu’ils puissent vraiment répondre aux exigences du National, il va falloir qu’ils progressent dans l’intelligence de jeu. Les qualités techniques, ils les ont.
 
De nombreux jeunes sont sollicités pour rejoindre des clubs professionnels, comment vis-tu ce phénomène ?
Nos principes sont clairs : valoriser notre club et aider l’enfant à faire le meilleur choix. A douze, treize ou quatorze ans, nous n’avons pas les structures (le centre de formation) pour les retenir, il faut se résigner à les laisser partir pour leur progression personnelle. Nous essayons de nous assurer que ceux qui partent le fassent sous ANS (accord de non sollicitation), c’est à dire qu’ils aient la garantie d’être accueilli (à quinze ans) pendant, au minimum, trois années en centre de formation.
 
Que manque-t-il au club pour accueillir les meilleurs joueurs de la région ?
Pas grand chose ! Certains clubs ont de l’avance car ils bénéficient d’un centre ou de structures d’accueil. Notre objectif c’est de gagner la confiance des joueurs par la qualité de notre encadrement. Ca doit fonctionner ainsi, on le voit sur les terrains. Quelques-uns nous quittent pour jouer en U17 ou U19 nationaux chez nos voisins, mais très souvent ils reviennent d’abord parce qu’ils sont attachés au club mais aussi parce qu’ils se rendent compte qu’ils ne trouveront pas une qualité d’entraînement similaire ailleurs.
 
Un dernier mot sur les objectifs cette saison ?
Notre ambition est de maintenir toutes les équipes premières à leur niveau et de réaliser des montées avec les équipes 2 ou 3 qui marchent plutôt bien pour le moment.
 
Propos recueillis par François-Xavier Valentin
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