Le feu d’artifice

Le regard de Chambaz

Je pensais tenir avec Steve Jobs la transition idéale pour ma chronique de la se­maine. Mais la réalité m'a compliqué la vie.

Personne ne s'en plaindra, bien au contraire. C'est le feu d'artifice de samedi après-midi qui entre non seulement dans la chronique mais dans les annales. En général, les feux d'artifice viennent couronner une saison, un anniversaire. Là, l'équipe fanion a pris un peu d'avance. Un tel résultat mérite la considération, parce que Chambly ce n'est quand même pas l'île de Guam et les Camblysiens ne sont pas des Guam(ains) ; je rappelle – pour mémoire – ces mémorables cartons qui datent des éliminatoires de la Coupe du monde 2002 : en quarante-huit heures, à domicile, l'île de Guam a perdu 19 à 0 contre l'Iran, puis 16 à 0 contre le Tadjikistan, soit la bagatelle de 35 buts encaissés, aucun marqué. Cela dit, si on considère que Chambly est à qua­rante kilo­mètres du stade Bauer, ça fait quand même, si on peut dire, un but tous les cinq kilo­mètres.

Dès le vendredi soir, je m'étais précipité sur l'internet pour avoir les résultats de la 30eme journée – qui était, comme d'habitude, une soirée. J'attendais le faux-pas des poursuivants, qu'ils trébuchent, perdent un peu de leur élan pour ne pas risquer qu'ils nous rejoignent, je l'espérais, puisqu'en espagnol attendre c'est espérer. J'eus un peu de peine pour Bourg-Peronnas, c'est mon côté sentimental, on ne se refait pas, et contrai­rement à certaine personne dont j'admire le talent je ne le voyais pas s'effon­drer au printemps à cause du frimas ou je ne sais quelles intempéries de la Bresse.

Absent de Paris, je devrais dire absent de Saint-Ouen, en tout cas en vacances, j'étais condamné à suivre la rencontre de samedi non seulement sur l'internet mais sur un in­ternet à bas débit. C'est déjà pénible à haut débit, stressant, moins romantique qu'à la radio où j'écoutais les retransmisions dans mon enfance. Alors je m'étais préparé à deux heures éprouvantes. Mais les buts se sont égrenés comme les perles d'un rosaire sous un ciel radieux. 3eme minute, 7eme minute, 14eme, 17eme, 35eme, 67eme, 75eme, 82eme. On a beaucoup cité les noms des buteurs. Je note au passage que Le­faix doit ses deux pre­miers buts à Hergault – le lecteur de Steve Jobs.

Toujours est-il qu'en vacances, j'ai maintenu haut l'étendard du Red Star. Sur la plage, nous avons organisé en famille, par équipes de deux, un tournoi qui était ni plus ni moins que les demi-finales et la finale de la Champion's league comme on dit aujourd'hui. La moyenne d'âge – moi mis à part – était de onze ans. En demi-finale, nous (le Red Star) avons éliminé le PSG dans un match fratricide et somme toute as­sez serré par 5 buts à 3, avant de nous imposer en finale, assez facile­ment je dois dire, par 5 buts à 2 contre le Barça. Il va de soi que tous les buts du Red Star ont été ins­crits par des Chambaz.

Maintenant, je suppose que chacun connaît comme moi le calendrier et le tableau de marche à suivre. Dunkerque (là-haut), Istres, Fréjus-Saint-Raphael (là-bas), Amiens.



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