Temps de guerre oblige, la Coupe de France est quelque peu remaniée. En effet, les équipes de la zone occupée, de la zone « interdite » et de la zone libre ne sont pas dans le même tableau et ne peuvent se rencontrer qu’à partir des demi-finales.

C’est donc dans une atmosphère étrange que le Red Star Olympique reçoit le RC Lens au Stade Bauer, ou plutôt au Stade de Paris, son nom d’usage à l’époque. Toujours emmené par Simonyi et Aston mais privé de nombreux joueurs blessés, le Red Star réussit à ouvrir la marque sur sa pelouse, devant plus de 20.000 spectateurs ! Simonyi, permet à un Red Star diminué de mener face à une belle équipe de Lens. Mais le sort s’acharne sur l’Étoile Rouge qui perd deux de ses joueurs sur blessure.

Lens pousse, égalise et on pense alors que les Nordistes vont prendre les devants. Mais le courage des Audoniens est grand et les joueurs font tout pour garder ce résultat, poussant même les Lensois jusqu’en prolongation ! Les dernières minutes sont disputés mais personne n’arrive à se départager. Les tirs aux buts n’existant pas encore, il faudra jouer un deuxième match !

Le match « retour » a lieu à Colombes devant 30.000 personnes, les pronostics ne sont pas en faveur du Red Star qui aligne une équipe bis avec des joueurs diminués. Pourtant l’Étoile Rouge ouvre le score dès les premières secondes de la rencontre grâce à un but de Joncourt ! Un but précoce qui sonne les joueurs lensois qui laissent Bersoullé aggraver le score pour le Red Star. Les audoniens n’en restent pas là et emmenés par Simonyi, auteur d’un but splendide, et de Joncourt auteur d’un doublé, repartent au vestiaire en menant 4-1 ! !

Les spectateurs n’en reviennent pas, le Red Star avec une équipe amoindrie donne une leçon de football à Lens. Aston marque le dernier but pour le Red et le match se termine finalement sur le score de 5-2 pour l’Étoile Rouge qui rejoint Sète pour la finale.

Un exploit et une prestation aboutie qui lance les audoniens vers leur cinquième victoire en Coupe de France face au FC Sète. Le cœur de l’Étoile Rouge bat de la même façon quelque que soit les époques et les joueurs qu’ils soient des années 40 ou de maintenant montrent la même capacité à se sublimer.

Crédit : Collection personnelle de Gilles Saillant