PAROLES DE SPARAGNA #1

Découvrez la première partie de l’interview de Stéphane Sparagna.


Défenseur central du Red Star FC, Stéphane Sparagna est absent des terrains depuis sa blessure le 23 mars dernier et sa rupture des ligaments croisés. Découvrez en première partie de son interview la gestion de sa blessure et les détails de son travail pour revenir à la compétition.

Après plusieurs mois de rééducation suite à ta rupture des ligaments croisés, tu as récemment fait ton retour à l’entraînement. Quelle a été ta première réaction à l’annonce du verdict de ta blessure ?

Stéphane Sparagna : Ce qui est étonnant, c’est que dès que ça m’est arrivé sur le terrain je me suis dit « c’est le croisé qui a pété » vu la sensation de rupture que j’ai eue. Quand je suis rentré avec le kiné et que l’on a fait les tests, le genou réagissait bien, donc il y avait un peu d’espoir. Après, quand je suis allé voir le « doc », en un regard j’ai compris que j’en avais pour dix mois de rééducation avant d’envisager une reprise de la compétition. C’est sûr que quand on t’annonce ça, c’est difficile. Mais j’ai déjà eu des blessures auparavant. Je sais comment gérer ces moments-là et je sais à quoi m’attendre à cet instant. Je me suis dit « bon, c’est fait, c’est fait ». Je me suis tout de suite projeté sur l’opération, la phase kiné, la réathlétisation et la reprise du terrain.

Tu as été accompagné tout au long de ta blessure par le club, le staff et le groupe, mais comment on gère ces longues absences ?

Ce n’est pas évident parce que finalement, malgré cet accompagnement qui est un soutien important, tu te retrouves seul face à la blessure puisqu’il n’y a personne qui puisse travailler à ta place. C’est toujours difficile d’aller aux rendez-vous tous les matins, d’être avec les collègues et quand ils vont sur le terrain, toi, tu vas en salle de kiné pour faire du compex (appareil d’électrostimulateur permettant de stimuler les muscles, ici du quadriceps) ou du froid. Ce sont des moments difficiles, mais ça forge le caractère et c’est là qu’on voit le mental qu’on peut avoir. Parce que finalement, ce sont des épreuves qui font partie de la vie de footballeur et qui doivent être surmontées. Parfois, ce sont des moments où tu doutes, où t’as envie de tout arrêter parce que tu en as marre d’être sur une table de kiné et de ne pas toucher le ballon. Mais c’est le métier qui veut ça et il faut faire avec.

Comment se sont passés les premiers jours après l’opération ?

C’est allé vite. Je me suis blessé et dès le lendemain je suis rentré sur Marseille pour vite faire les examens et voir le chirurgien. J’ai été vraiment bien entouré et bien épaulé par le staff, les joueurs ainsi que par le club qui m’ont appelé pour prendre des nouvelles, me demander où ça en était, les comptes rendus, etc… Je ne me suis pas du tout senti seul durant les premiers jours et même durant la rééducation. J’ai toujours été soutenu et j’ai toujours eu l’appui du club, du staff, du coach et des joueurs. C’est vrai que ça aide dans ces moments de se sentir soutenu et de ne pas justement se sentir délaissé.

Tu as eu une longue phase de rééducation. Est-ce que tu peux nous décrire le protocole que tu as suivi durant ces derniers mois ?

Je me suis blessé le jeudi 23 mars. Je me suis fait opérer le 21 avril. Suite à l’opération, j’ai fait trois, quatre jours à la maison. Pendant 14 jours, il y a les infirmières qui sont passées à la maison pour les piqûres pour éviter les risques de phlébites, attelle, béquille, bandage de compression, chaussettes de contention, etc. Après, chez le kiné ça commence par du kinétech pour retrouver la flexion et l’extension le plus rapidement possible pour éviter les flessums (perte d’une partie de l’extension) par exemple. Ça a duré un bon mois je pense. Pendant ce temps-là, on passe par des phases de remusculation légère avec le compex pour retrouver les sensations des muscles et de leur contraction. J’avais un genou très enflé et c’était assez difficile de contracter, de sentir vraiment le muscle. Il y a toutes ces phases-là avec de la cryothérapie, beaucoup de froid, beaucoup de bottes de compression pour drainer l’œdème pour le faire partir le plus rapidement possible afin de faire désenfler le genou. Ensuite, petit à petit, on passe sur un processus de reprise de marche. Viennent les exercices de squat et de flexion très légers pour monter crescendo sur de la remusculation. S’ensuit une reprise de course légère. Moi, j’avais l’alterG qui est une machine de course sur laquelle tu peux calculer le poids du corps supporté. J’ai commencé à 50% de mon poids jusqu’à monter à 90%. Une fois ce palier validé, je suis passé sur tapis. J’ai ensuite basculé sur les exercices de courses d’aérobie, d’intermittent. C’est très progressif, les croisés, c’est surtout long. Ce n’est pas la blessure la plus difficile que j’ai eue à gérer dans ma vie, mais c’est la plus longue.

Aujourd’hui, est-ce que l’on peut dire que tu es toujours en rééducation ?

On est plus en phase de réathlétisation voir de reprise. Tout ce qui concerne la réduction, ça a été fait auparavant. J’ai passé trois semaines à Capbreton où j’ai accentué la phase de réathlétisation en cherchant vraiment le maximum des capacités. On a bossé sur le renforcement musculaire et le cardio puis du travail terrain avec des changements de direction. À la reprise le 27 décembre, on a fait le point avec le docteur. On est parti sur un protocole visant à atteindre les vitesses maximales sur des sprints avec GPS, puis on a intégré les exercices avec ballon aux côtés du reste du groupe, d’abord sans contact puis avec. L’objectif c’est d’arriver le plus rapidement possible sur des entraînements complets et sans problème pour être sélectionnable pour le championnat afin d’aider l’équipe.

Crédit photo : @benlorph



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