PAROLES DE FONDELOT

Découvrez l’interview de Randy Fondelot, Responsable du Pôle Performance du Red Star FC


Au coup d'envoi de cette saison, Randy Fondelot entamait lui sa 17e année au Red Star. 17 années au cours desquelles il a accompagné le développement du club. D’abord comme préparateur physique, puis jusqu’à la création cette saison du pôle performance dont il a la responsabilité. Randy évoque pour redstar.fr le travail de ce pôle qui regroupe le secteur médical, la préparation physique, la nutrition et l'analyse de données.

Randy, tu es au club depuis de nombreuses saisons. Peux-tu revenir sur ces plus de quinze années passées au Red Star FC ?

Je suis effectivement dans ma 17e année au service du Red Star. Je suis arrivé en 2006 avec une proposition d’apporter une plus-value au projet sportif en mettant mes compétences de préparateur physique à disposition de l’équipe première. À cette époque l’intervention d’un professionnel de la préparation physique était quelque chose de complètement nouveau dans les clubs amateurs (le club évoluait alors en CFA) qui ne voyaient pas forcément l’intérêt d’investir dans ce domaine. J’ai donc proposé au président Patrice Haddad de structurer ce secteur sur plusieurs années en essayant d’apporter quelque chose de nouveau chaque saison, tout en tenant compte du contexte mais en anticipant pour mieux appréhender les accessions. La stabilité des dix-sept dernières années nous a permis d’en arriver là aujourd’hui. Mon rôle était alors déjà assez large, entre les protocoles de prévention de blessures avant la séance, le développement individuel des joueurs, la préparation physique de l’équipe et la réathlétisation des joueurs blessés. En Parallèle je devais assurer le suivi de la charge de travail et faire le lien entre le pôle médical et le sportif.

Randy Fondelot, Responsable du Pôle Performance du Red Star FC. Crédit photo : shotbymathis.bdf

Peux-tu nous détailler l’évolution que ton rôle a connu jusqu’à la création du pôle performance ?

La création du pôle performance s’est faite en plusieurs étapes, au cours de ces 8 dernières années, depuis l’identification des besoins, la mise en place de solutions transitoires jusqu’à une véritable structuration depuis l’arrivée cette année de Reda Hammache comme Directeur sportif, dont la vision très moderne de la performance a contribué à la consolidation et à la formalisation de notre département.

Suite à la première montée en Ligue 2 en 2015, la première étape avait pour objectif de se développer en termes de moyens humains. Il y avait des besoins immédiats dans le secteur médical, à savoir la présence d’un kiné supplémentaire afin d’avoir deux kinés au minimum sur chaque séance, l’augmentation de la fréquence d’intervention du docteur et des autres prestataires, comme l’ostéopathe ou le podologue. Il y avait également l’impératif d’un deuxième préparateur physique pour la prise en charge de la prévention et de la réathlétisation. Une fois cette étape validée, il fallait définir les missions de chacun puis coordonner toutes les interventions. C’est ainsi que cette position de coordinateur s’est naturellement transformée en statut de responsable dans ce nouveau département de la performance, avec pour mission de maximiser le taux de disponibilité du joueur, et optimiser la capacité de performance de l’effectif. Mon rôle est donc de garantir la stabilité, le bon déroulement et le suivi de tous les protocoles établis. D’autre part je dois identifier les besoins, les axes d’amélioration du pôle. À partir de là, je mets tout en œuvre pour proposer des solutions, obtenir des validations de la direction, et ainsi mettre le maximum de moyens à la disposition de nos spécialistes. Le but est bien entendu qu’ils soient le plus performants possible dans leur domaine d’intervention lors de la prise en charge des joueurs. Une de mes missions est également d’assurer au quotidien le bon fonctionnement des passerelles de communication entre les différents secteurs, afin que toutes les informations puissent être analysées et transmises en temps et en heure. Je peux dire que nous avons maintenant des process qui permettent à chacun d’exprimer sa compétence tout en ayant une vision globale de l’ensemble et des actions des autres intervenants.

Noah Cadiou, Nathanaël Dieng, Damien Durand et Cheikh Ndoye en direction du terrain d’entrainement. Crédit photo : @jolan.pr

Quelles sont les missions du département de la performance ?

Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour assurer une prise en charge la plus complète du joueur autour de cinq thèmes principaux : la santé, la charge de travail, le développement individuel, la récupération et la nutrition. Sur le plan de la santé, le premier objectif est bien évidemment de tout faire pour éviter la blessure et la maladie. Grâce à notre fournisseur officiel NHCO Nutrition® (laboratoire français de micronutrition créé en 2008), nous bénéficions d’une large palette de leviers pour prévenir et réduire un maximum de sources potentielles de contre-performances. Des protocoles de prévention et de routines individuelles sont régulièrement réadaptés afin de répondre à des besoins identifiés et pour prévenir la blessure. Le cas échéant, l’objectif est de réduire au maximum le temps d’indisponibilité du joueur tout en lui faisant retrouver au plus vite son niveau de performance initial. En ce qui concerne la charge de travail, notre mission est de la quantifier, de l’individualiser, d’en assurer le suivi et l’analyse au quotidien. Sur le thème de la récupération, nous mettons en place des stratégies et des moyens dont l’objectif est de permettre au joueur d’assimiler cette charge de travail et de pouvoir répondre aux exigences d’intensité de chaque entraînement et de chaque match. Enfin, notre gestion de la nutrition a pour but d’optimiser toutes les actions mises en place et d’en favoriser la réussite. Dans ce domaine, notre démarche vise à garantir l’apport énergétique nécessaire, favoriser la récupération et la reconstruction musculaire, éviter les carences, prévenir de la blessure, et le cas échéant, accompagner le processus d’accélération du retour terrain.

Est-ce que tu peux nous détailler plus précisément le protocole et le travail mis en place jusqu’au retour du joueur sur les terrains ?

La première étape est de poser un pré-diagnostic le plus rapidement et le plus fiable possible pour assurer une prise en charge médicale immédiate. Cette étape doit permettre de définir et de mettre en place les premiers soins. Dans un second temps, on va chercher à confirmer, préciser et affiner le diagnostic, dans le but de déterminer et de communiquer une date prévisionnelle de retour terrain au coach Habib Beye et au staff technique. Une fois le diagnostic final établi, on se réunit avec l’ensemble des intervenants de la cellule performance* afin de programmer la prise en charge du joueur. L’objectif est de coordonner les interventions parallèles du staff médical en termes de traitement de la blessure et des préparateurs physiques dans le cadre du maintien de la condition physique du joueur et de sa réathlétisation. Cette programmation est accompagnée par un plan nutritionnel spécifique et adapté. Une fois la programmation finalisée et validée par tous, des briefings quotidiens sont mis en place. Notre recherche s’articule autour des opportunités de gain de temps sur la planification initiale ou au contraire sur les besoins de retarder à titre préventif la validation d’une étape. Avant le feu vert pour le retour terrain, il y aura un protocole de tests puis une réunion avec l’ensemble des intervenants de la cellule pour valider définitivement la réintégration du joueur à l’entraînement collectif.

Jovany Ikanga en salle de musculation au centre d’entrainement de Marville. Crédit photo : @jolan.pr

Il y a aussi un objectif de développement du joueur. Comment s’articule celui-ci de façon globale et individualisée ?

En général, le développement individuel est plus orienté vers les jeunes joueurs. Dans le cadre du champ d’intervention du département performance, l’objectif est de développer une ou plusieurs qualités athlétiques du joueur, et/ou de travailler sur les aspects cognitifs, à savoir la prise d’informations et de décision. Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif final est d’optimiser la performance footballistique du joueur. Il faudra donc sans cesse chercher à mettre en place des stratégies de transfert de ces gains afin qu’ils représentent une plus-value sur le terrain et qu’ils puissent servir le collectif. Bien qu’il y ait une connotation individuelle évidente dans ce travail de développement, il faut garder en tête qu’à partir du moment où un joueur se développe et que son niveau de performance évolue, sa valeur augmente. Au final, il y a trois bénéficiaires de ce process : le joueur en tout premier lieu, mais également le collectif et le club.

Comme tu le détailles, le département performance a un rôle central, à mi-chemin entre le médical et le sportif. Comment se fait la passerelle entre les deux ?

Il y a un travail permanent de décloisonnement et de création de passerelles de communication entre les différents secteurs afin d’optimiser la transmission des informations. Nous avons en moyenne deux réunions quotidiennes, en début et en fin de journée. Le but est encore une fois de coordonner les interventions de tous les acteurs du département performance, staff médical et préparateurs physique. Il y a également un important travail de centralisation des données afin de mieux les analyser avec pour objectif de les rendre intelligibles et de mettre en avant les indicateurs clés qui pourront aider à la prise de décision d’Habib Beye et de l’ensemble de son staff. Nous avons pour cela un certain nombre d’outils technologiques à notre disposition grâce à un accompagnement fort de nos partenaires.

Le capitaine du Red Star FC, Cheikh Ndoye, prêt pour la séance d’entrainement collective. Crédit photo : @acmtnour

Concrètement, quels sont les ressources au service du pôle performance ?

En termes de moyens humains, il y a donc un médecin (Alain Frey), trois kinés (Philippe Donin, Alexis Rebour, Thibaut Lacaze) un podologue (Mohamed Kadi), un ostéopathe (Quentin Janicot), une nutritionniste (Laura Mancin), une masseuse (Isabelle Meissner), un préparateur physique (Rodolphe Rothe-Boll). Sur la partie logistique et organisationnelle nous pouvons nous appuyer sur le team manager du pôle professionnel (Valentin Ries). Depuis l’installation et la rénovation du centre d’entrainement de Marville il y a deux ans, nous bénéficions d’installations et d’infrastructures de qualités (une salle de musculation, équipée également pour la réathlétisation ainsi qu’un espace de récupération dédiée à la cryothérapie). Nous disposons aussi sur place d’un espace médical équipé pour la physiothérapie et l’imagerie médicale. Nous travaillons depuis cette année avec la dernière technologie trackers GPS STATSports qui offre une grande fiabilité et précision dans l’analyse de la charge de travail. Sur le volet de la nutrition, nous sommes accompagnés par Delicorner, avec qui nous avons mis en place les petits déjeuners mais également les déjeuners au centre pour l’ensemble du groupe professionnel. Cela nous permet d’assurer un contrôle de l’hygiène alimentaire et de la qualité des produits dans le cadre de l’apport énergétique et de la récupération en rapport avec la charge de travail. Sur le volet de la prise de compléments alimentaires, nous sommes accompagnés par notre fournisseur officiel NHCO Nutrition®, dont les formules innovantes et techniques nous apportent une véritable plus-value. La particularité de cet accompagnement réside dans le fait de nous permettre d’agir sur l’optimisation de la performance, sur la récupération, mais également sur l’aspect de la santé du joueur. Si nous devions tirer un bilan après neuf mois de compétition nous exprimerions sans hésiter notre satisfaction en ce qui concerne le taux de disponibilité des joueurs, le niveau de performance physique ainsi que l’épidémiologie.

*Le pôle performance du Red Star FC est composé de Randy Fondelot (responsable du pôle performance), Rodolphe Rothe-Boll (préparateur physique), Alain Frey (médecin), Philippe Donin (kiné), Alexis Rebour (kiné), Thibault Lacaze (kiné), Mohamed Kadi (podologue), Quentin Janicot (osthéopathe), Laura Mancin (nutritioniste) et d’Isabelle Meissner (masseuse).

Photo d’illustration : @benlorph



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