Serge Mimpo : « On se bouge »

Interview du défenseur camerounais Serge Mimpo






Arrivé
cet été en provenance du Paris FC, Serge Mimpo s’est rapidement imposé comme un
élément-clé de la solide défense du Red Star. A 35 ans, le champion olympique
camerounais n’a rien perdu de sa motivation, et évoque avec nous son ambition
avec le club audonien.

 

Serge, peux-tu nous rappeler
rapidement les grandes étapes de ta carrière ?

J’ai
été formé au Canon de Yaoundé, au Cameroun. En 1993, j’ai rejoint la Division 1
grecque, où j’ai joué au Panahaïki de Patras puis à l’Ethnikos Asteras Athènes.
J’ai ensuite rejoint le PFC, j’y suis resté six ans en tant que capitaine. Cet été,
je suis arrivé au Red Star. Sur le plan international, je compte une quinzaine
de sélections en équipe du Cameroun. J’ai participé à la Coupe du Monde Juniors
en 1993, et j’ai remporté les Jeux Olympiques  en 2000 à Sydney, en compagnie de Samuel Eto’o, MBami, Womé
ou Patrick Mboma.

Comment es-tu arrivé au Red
Star ?

Alain
Mboma m’a appelé alors que j’étais en vacances au Cameroun ! Je l’avais déjà
rencontré quelquefois, quand nous rencontrions Villemomble avec le PFC. Je l’appréciais
déjà, d’autant que son frère Patrick a été mon coéquipier. Mais c’est surtout
son discours qui m’a plu. Je suis quelqu’un qui fonctionne beaucoup à l’affectif,
l’aspect humain compte énormément pour moi. Et finalement, on a peu parlé de
football ! Mais il m’a paru sincère, et c’était l’essentiel.

Il y a beaucoup de nouveaux
dans l’équipe. Comment s’est déroulée ton intégration au sein du groupe ?

Franchement,
l’intégration a été très simple. Les nouveaux sont des gens bien et les
anciens nous ont très bien accueillis. On a vite formé une équipe de potes. L’ambiance
est bonne, et c’est fondamental pour gagner les matchs. Mais je pense qu’il
faudra parfois se rentrer un peu dedans si le groupe souhaite progresser. Et s’il
faut, je le ferai, car on est avant tout là pour gagner.

Tu
as aujourd’hui 35 ans. Du fait de ton expérience, occupes-tu un rôle de leader
au sein du groupe ?

Oui,
car c’est ce que le coach m’a demandé dès le départ. J’ai accepté ce rôle
naturellement. Plutôt qu’un leader, j’essaie surtout d’être un relais du coach
auprès des joueurs, de donner des conseils et de transmettre mon vécu. J’explique
des petits détails de jeu que les jeunes ne connaissent pas forcément, et qui
font parfois la différence. Et puis quelquefois, ils encaissent mal les
remarques du coach. Je suis aussi là pour leur faire comprendre qu’il fait ça
pour leur bien.

Quel
bilan tires-tu des quatre premières rencontres ?

C’est
mitigé, forcément. Je suis un peu déçu au niveau comptable. Pourtant, il y a de
bonnes choses au niveau du jeu. On se crée beaucoup d’occasions, mais il n’y a
pas de but au bout.  Tout le monde
fait ce qu’il faut pour que ça s’améliore, chacun est réceptif au discours du
coach. Donc je suis optimiste, je suis persuadé qu’on peut faire une belle
saison malgré ce début de championnat en demi-teinte. Maintenant, il ne faut
plus laisser filer les points. On ne baisse pas la tête, c’est pour cela qu’on
se parle beaucoup, encore plus que d’habitude. On se bouge.

Actuellement,
le problème est avant tout offensif. Comment gère-t-on ça quand on joue défenseur ?

A
mon niveau, je gère ça sereinement. Il faut rester bien concentré, car la
pression n’est pas sur nous, et c’est souvent dans ces moments-là qu’on commet
des erreurs et qu’on prend des buts. Et puis, marquer un but, tout le monde
peut le faire : nous aussi, on peut monter mettre un coup de boule sur
corner. C’est pourquoi chacun doit se sentir concerné, et soutenir les joueurs à
vocation offensive. Il faut qu’ils sentent la confiance des partenaires et des
coachs. A eux aussi, nous leur parlons beaucoup.

Après
une longue carrière comme la vôtre, la motivation reste-t-elle intacte ?

Quand
je rentre sur un terrain, je me dis toujours : il faut que je joue, et que
je joue bien. Je peux le faire, donc je dois le faire. A 35 ans, j’ai aussi un
certain exemple à donner aux autres. Je ne peux pas demander à quelqu’un de
faire quelque chose si je ne suis pas capable de le faire. C’est logique. Tu ne
dis pas à quelqu’un « cours ! », si toi-même tu ne cours pas.

Vous
jouez à Balma samedi. Quelles sont vos ambitions sur ce match ?

Un
compétiteur ne cherche jamais le match nul, il vise toujours la gagne. Pour ma
part, je suis défenseur, donc mon rôle est avant tout de m’assurer que l’équipe
ne prenne pas de buts. Après, on cherchera à jouer notre chance à fond pour
marquer un ou des buts. On a été battu une fois chez nous, pourquoi ne
pourrions-nous en faire autant à l’extérieur ? Il faut être ambitieux. La
victoire est envisageable.

Propos
recueillis par Etienne Martin.



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