Féminines : Interview-portrait d’Imene Chekkal

Imene Chekkal : "Le football féminin n'est plus la chasse gardée des garçons manqués"


Agé de 18 ans, Imene Chekkal est à la fois joueuse dans l’équipe féminine du Red Star et éducatrice dans la catégorie Débutants. Une mission à double dimension que cette fanatique du club audonien prend très au sérieux.

 

Imene, depuis quand es-tu au Red Star ?

Cela fait six ans, depuis que la section féminine du Red Star a vu le jour. De toute façon, le Red Star et moi, c’est une histoire d’amour. Mon père venait au stade à tous les matchs, et je l’accompagnais. A l’époque, je ne comprenais encore rien au foot ! Mais ce club a une histoire, et je m’y suis attaché.

 

Toi qui as connu les débuts de cette section féminine, qu’est-ce qui a changé depuis six ans ?

La section féminine a énormément évolué. La première année, nous n’étions même pas engagés en championnat. Ensuite, nous avons enchaîné sur deux saisons en foot à 7. Il y a eu des renforts extérieurs, notamment grâce au bouche à oreille. Cette année, nous entamons notre troisième saison de foot à 11. Nous avons découvert un nouveau championnat, régi par les lois des montées et des descentes. L’aspect compétitif est donc plus important : c’est une évolution fondamentale.

 

Comment juges-tu l’évolution globale du football féminin ?

Il prend de plus en plus d’importance, même s’il reste moins médiatisé que le football masculin. Je pense que de plus en plus de filles partagent les mêmes activités que les garçons, et les apprécient. C’est le cas du football. Aujourd’hui, le football féminin n’est plus la chasse gardée des « garçons manqués ». On joue au foot, mais on reste féminine. Ce qui est positif, c’est que les instances ont également suivi ce développement, mettant en place les structures adéquates pour que le foot féminin s’épanouisse.

 

Comment t’es venue l’envie de t’investir en tant qu’éducatrice ?

J’avais envie de faire partager ma passion aux plus jeunes. Ce que l’on m’a appris, je voulais le retransmettre. Et puis, être éducatrice sportive, c’est aussi un projet professionnel personnel. Alors, ça me permet aussi d’apprendre moi-même en côtoyant d’autres éducateurs plus expérimentés : on apprend beaucoup à leur contact.

 

Tu entraines les Débutants. Quelles doivent être les caractéristiques d’un éducateur pour cette classe d’âge ?

C’est une catégorie axée sur l’animation, car il faut prendre en considération que ce sont encore des enfants. Il n’y pas de tactique, ni en général d’explications théoriques. En tant qu’éducateur, nous devons être plus patients, plus compréhensifs : il y a un gros aspect pédagogique. On essaie avant tout de leur faire aimer le foot, sans aucun esprit de compétition. Ils sont là pour apprendre les bases, c’est pour cela qu’on parle d’ “école de foot ».

 

Quelles sont tes ambitions personnelles ?

Tout d’abord, passer mes premiers diplômes, Initiateur 1 puis Initiateur 2. Le Red Star, notamment Sébastien Robert, m’y aide et me soutient. C’est également le cas du District de Seine-Saint-Denis. J’ai bien l’intention de m’investir à fond pour, à terme, pouvoir vivre de ma passion.

Propos recueillis par Etienne Martin.



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