A la suite de la victoire de son équipe à Bordeaux (0-2), l’entraîneur audonien tire le bilan d’une semaine chargée qui a vu son groupe jouer trois fois en huit jours.

Alain, ton équipe a joué trois matchs de championnat en huit jours, avec une victoire, un nul et une défaite. Que t’inspirent ces trois résultats ?
Le bilan est mitigé. Paradoxalement, on a pris des points là où on ne nous attendait pas, et on a perdu le match qu’il ne fallait pas perdre. Il ne fallait pas perdre contre Anglet, dans le sens où c’est une équipe qui est derrière nous, et donc un concurrent dans l’immédiat. Sept points sur douze possible, c’est un bilan que j’aurais accepté, mais dans un autre ordre. Et, pour être tout à fait honnête, j’aurais préféré huit points.

Avec quelques jours de recul, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné face à Anglet, selon toi ?
Il n’y a pas une raison unique qui explique cette défaite. Je pense déjà qu’on a manqué d’humilité, et on a fauté mentalement. Personnellement, je n’ai peut-être pas mis les joueurs dans les bonnes dispositions pour affronter Anglet. J’aurais sans doute du plus insister sur la nécessité d’aborder cette rencontre de façon plus humble. Et puis, il y a eu aussi un manque de réussite. Nous encaissons un but rapidement, ce qui change forcément la donne dès le départ. En seconde période, il y a un but refusé qui semble valable, un poteau juste avant le second but adverse. La réussite a paru nous fuir, ce qui n’a pas été le cas à Bordeaux.

Tu avais changé de nombreux titulaires par rapport au onze d’Albi. Regrettes-tu ton choix ?
Pour être honnête, non, car mon objectif est un objectif de groupe. J’avais prévenu les gars de la façon dont j’allais procéder, que je comptais apporter de la fraîcheur à chaque match. Face à Anglet, force est de constater que ça n’a pas porté ses fruits. Mais contre les Girondins, on a vu les avantages de cette méthode. D’un point de vue physique, nous avons été supérieurs aux Bordelais, et c’est en partie grâce à ça que nous gagnons cette rencontre. Alors, est-ce que nous aurions pris plus de points si j’avais agi différemment ? Je ne me pose pas la question. Car, dans le football, il faut faire des choix, il n’y a pas de vérité générale. On n’avance pas avec des « si ».

Contre Bordeaux, tu avais souhaité une réaction de la part de tes joueurs. Es-tu satisfait de ce que tu as vu ?
Oui. J’avais demandé aux défenseurs d’avoir une vraie mentalité de défenseur sur ce match. Contre Albi et les Genêts, on a donné trop de buts. Je voulais que l’on soit moins perméable, qu’on concède moins d’occasions, et c’est ce qui s’est produit globalement. En phase offensive, on s’est montré dans la lignée de ce que l’on est capable de faire. Mes joueurs ont fait preuve d’une grosse concentration, j’ai vu des guerriers. L’état d’esprit a été à la hauteur de la rencontre et de la réaction que j’attendais.

Amadou Diagouraga et Peguy Ngam ont marqué. Demba Diagouraga a signé deux passes décisives. Cette fois, les entrants ont été décisifs…
Dans le vestiaire, j’avais prévenu le groupe que la victoire se gagnerait à quatorze, et ça a été le cas. Les entrants ont apporté indéniablement un plus, d’autant que je les ai lancés à un moment où on prenait l’ascendant physiquement. Je suis content pour eux, car ils avaient à coeur d’être décisif. Notamment pour Amadou, il a vécu des moments difficiles avec sa blessure.

Le Red Star joue en match amical vendredi, face au Paris FC. Qu’attends-tu de cette rencontre ?
D’abord, donner du temps de jeu supplémentaire à ceux qui ont moins joué. C’est également toujours intéressant de jouer une équipe de National. C’est le genre d’opposition idéale pour travailler l’esprit d’équipe, pour chercher à être solide et à ne pas encaisser de but. Je souhaite que mon groupe soit habité, empreint de cet état d’esprit. C’est clair, je veux des machines de guerre.

Le prochain match de championnat se joue la semaine suivante, face aux Herbiers. Est-ce un match décisif ?
Décisif non, important oui. C’est une équipe qui est proche de nous au classement, il faut donc faire en sorte de rester devant elle. Et puis, cette rencontre à domicile peut nous permettre de basculer dans la première partie du classement. Il faut garder en tête que la deuxième moitié de saison sera un autre championnat. C’est une des caractéristiques de la CFA, la trêve est bien marquée, c’est un des constats que j’ai fait avec l’expérience. A la fin des matchs aller, ce serait bien de s’être éloigné de la zone rouge.

Etienne Martin