Interview d’Anlly Andrade Escandon

La capitaine de l'équipe féminine revient sur les objectifs de son équipe avant le choc contre Saint-Denis

Capitaine des « Vertes et Blanches », Anlly (prononcez « Angie ») Andrade Escandon évoque l’actualité de la section féminine, dominée par le choc pour la montée face à Saint Denis.

Vous sortez d’une victoire sur un score fleuve (13-2 sur le terrain du Paris Antillais). En avez-vous tiré des enseignements ?
Nous savions que notre adversaire était un peu plus faible que nous. Nous nous sommes appliquées mettre en place notre jeu : faire tourner le ballon, essayer de construire de belles actions. Nous y sommes parvenues par séquences. Dans l’ensemble, nous avons réalisé un beau match.

Vous êtes en tête au classement au moment de recevoir votre poursuivant immédiat, Saint Denis. C’est une étape cruciale pour la montée ?
C’est un grand match qui se présente. Contre une équipe de cette valeur, si nous voulons les déséquilibrer, il faudra persévérer dans la construction d’un jeu élaboré pour essayer de trouver des espaces, faire des décalages, et passer sur les côtés. Il faudra être particulièrement attentives.

Votre groupe est-il expérimenté ou en phase de construction ?
Globalement, malgré quelques retouches, l’équipe est restée la même. Il y a eu peu de changements. Nous avons l’habitude de jouer ensemble depuis six ans maintenant ! Ca aide beaucoup, car nous avons énormément de complicité.

Vous êtes en course pour la montée, cette saison. Vous y pensez ?
On ne pense qu’à ça ! A chaque match nous sommes toutes mobilisées autour de cet objectif. A fond ! C’est la troisième saison que nous essayons de monter. L’année dernière, nous sommes passées tout près : il nous a manqué un seul point en fin de saison. Cette année, c’est donc la montée ou rien. Si nous y parvenions, ce serait une formidable récompense pour les efforts réalisés, et également le moyen de faire parler de l’équipe féminine du Red Star, de montrer que les filles sont capables d’accomplir des choses intéressantes. La montée serait le meilleur moyen de susciter l’intérêt.

Ressens-tu cet intérêt pour le foot féminin augmenter ?
Chaque saison, nous avons le sentiment qu’on s’intéresse un peu plus à nous. Au début nous avions l’impression de ne pas être prises très au sérieux. Cette saison, le directeur technique, Patrice Lecornu, est venu voir un de nos matches, il nous a parlé, et nous a fait part de son soutien. C’est important pour nous. Cette année, nous voulons réaliser quelque chose.

Qu’aurais-tu envie de dire pour donner envie de venir voir un match de football féminin ?
Que c’est aussi du football, et que c’est beau de voir les féminines. Nous aussi allons au contact, nous donnons tout sur le terrain, et il y a aussi de beaux gestes, de belles actions, de beaux buts. Il y a des jeunes talentueuses, et c’est aussi beau de voir un match de filles que de garçons malgré les différences.

A quel niveau se situent différences ?
Il y a encore un écart de niveau au niveau technique, mais il se gomme peu à peu. En revanche, l’écart persiste au niveau de la vitesse.

Et vous, qu’avez-vous en plus par rapport aux équipes masculines ?
Peut-être la motivation. Si nous pratiquons ce sport, c’est parce que nous en avons envie, parce que c’est ce que nous aimons. On ne joue pas pour l’argent ou pour faire plaisir à qui que ce soit : c’est pour nous faire plaisir à nous.

Jusqu’où rêves tu d’aller avec le Red Star ?
Très loin. Jouer un match au Stade de France, commencer par disputer un match à Bauer. Et pourquoi pas parvenir en première division. Avec les mêmes filles, bien sûr. Nous avons débuté toutes ensemble, ça serait bien d’y parvenir toutes ensemble.

Propos recueillis par Michaël Grossman



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