Bertrand Rezeau : « Produire du jeu avant tout »

Interview de Bertrand Rezeau, entraîneur de l'équipe CFA du PSG

Directeur de la formation du Paris Saint-Germain depuis cinq ans, Bertrand Rezeau entraîne l’équipe CFA qui affrontera le Red Star samedi soir au stade Bauer.

Quel est le contexte du déplacement à Saint-Ouen pour le Paris Saint-Germain ?
C’est un match classique, avec la petite particularité d’affronter un club de la région, avec un déplacement très court. Il risque d’y avoir beaucoup de famille et d’amis des joueurs en tribune, mais ce n’est pas moi que ça perturbera. Comme nous ne sommes pas trop mal du point de vue des résultats, je le prends comme un match normal.

Débarrassé de la pression des résultats, aurez-vous des attentes particulières au niveau du jeu de votre équipe ?
Absolument. C’est ce que j’ai retrouvé le week-end dernier face à Yzeure : je leur demande de mettre du jeu en place, de trouver de bons enchaînements, de prendre l’initiative, et même quelques risques. Je souhaite voir évoluer des joueurs enthousiastes qui décident de leur avenir sur le terrain, qui ne subissent pas. De temps en temps, quand c’est un peu difficile, une équipe a tendance à prendre moins de risque dans ses relances, à jouer long pour éviter les interceptions. Dans notre situation, nous pouvons nous permettre de rechercher à produire du jeu avant tout.

Quels sont les objectifs de votre équipe dans ce championnat ?
Au départ, l’objectif est le maintien. C’est clair. Quand on voit que dans la poule B, ce sont Montpellier et Sochaux qui ferment la marche au classement, comme Strasbourg et Lens dans le groupe A, on comprend que depuis quelques saisons, les réserves professionnelles essayent avant tout de se maintenir. Quand on est bien classés, comme nous pour le moment, l’objectif est d’y rester le plus longtemps possible. Mais vraiment, l’objectif principal de départ est le maintien. Avec nos jeunes, les championnats de CFA commencent à être difficiles. Une relégation serait catastrophique pour l’image du Paris Saint-Germain, et compliquerait le travail de formation, mais également des professionnels qui sont amenés à descendre ponctuellement, et qui peuvent trouver de bonnes conditions en CFA. L’écart de niveau entre le CFA et le CFA2 est très important. C’est un autre monde.

Quel oeil portez-vous sur la génération que vous dirigez cette saison ?
C’est une période de transition car les joueurs sont assez jeunes, certains sont de 92 ou 93. Ils ont les défaut et les qualités de leur jeunesse : ils sont très enthousiastes, très dynamiques, mais manquent de maturité, et sont parfois peut-être trop attirés par le beau jeu. C’est une équipe qui est agréable, qui est capable de bien jouer, mais aussi de manquer d’efficacité, que ce soit dans la zone offensive ou défensive.

Quelques individualités commencent-elles à se détacher ?
Oui, je dispose d’individualités intéressantes. Il y a une base de joueur qui est là à chaque fois, que ce soit Afougou, Owona, Diarra, Arquin, Achour, ou Djadjedje, qui est blessé en ce moment. Il leur faut maintenant devenir plus constants.

Vous avez connu un début de championnat délicat avec deux défaites consécutives d’entrée, avant d’aligner une série d’invincibilité impressionnante entre août et janvier. A quoi attribuez vous cette évolution ?
L’équipe est jeune, il lui fallait s’adapter au niveau du CFA alors qu’elle est composée de gamins qui étaient en U19 la saison dernière. Il leur a fallu du temps pour acquérir le rythme du CFA, qui est un championnat très difficile, composé d’équipes solides et matures, qui peut même être assez rude.

Quel est votre sentiment sur le début de saison du Red Star ?
Ils ont selon moi un potentiel individuel très intéressant. Ils semblent ne pas avoir trouvé l’équilibre entre efficacité offensive et défensive pour l’heure, mais leur potentiel peut les laisser espérer faire de très bonnes choses dans ce championnat. Le retard pris sur Luçon et Niort est important, mais c’est une équipe qui peut remonter dans le haut du tableau, car ils ont une équipe de qualité.

Avez-vous des souvenirs personnels liés au Red Star ?
Oui : un match disputé à Bauer avec Sochaux. Il y avait beaucoup de monde. C’était un gros match. Ca avait été très chaud. Très chaud dans le bon sens du terme : un beau match de Ligue 2, avec beaucoup de monde, un résultat négatif, je crois que nous avions été battus, mais c’est un très beau souvenir.

Propos recueillis par Michaël Grossman



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