Jean-Paul Mas : « Un véritable échange »

Interview de Jean-Paul Mas, le kiné du Red Star

Redstarfc93.fr est allé à la rencontre de Jean-Paul Mas, le kinésithérapeute en charge du groupe CFA, pour évoquer son activité auprès des joueurs. Zoom sur le rôle d’un personnage incontournable dans un club de foot !
 
Quel est le rôle d’un kinésithérapeute dans la préparation d’un match de CFA ?
Il s’agit surtout de préparation à l’effort. Concrètement, cela passe par des massages musculaires, des pansements préventifs, d’autres curatifs pour les blessures en fin de traitement type entorses de la cheville ou du genou.

Et après le match ?
Une sorte de mini-bobologie d’après-match ; soigner les coups, effectuer des immobilisations d’urgence… Par exemple, à Yzeure, j’ai bloqué la cheville de Yoann Delaneuville qui avait subi un gros traumatisme. Lorsque nous sommes en stage, comme la semaine dernière, je peux pratiquer quelques massages de récupération, de drainage. Quand nous jouons à domicile, les joueurs rentrent chez eux et je ne les vois que le lendemain ou le surlendemain, au décrassage ou à mon cabinet, pour des massages de récupération là aussi.

Participes-tu aux réflexions sur la préparation physique menée par Randy Fondelot ?
Non, je le laisse travailler seul. Je ne suis pas un spécialiste de la préparation physique. Je suis présent sur le terrain en début et en fin de semaine seulement.  Avec Randy, nous parlons plus de ce qu’il a fait, de l’état dans lequel se trouve tel ou tel joueur que de la préparation physique en elle-même.

Comment traites-tu les pathologies les plus lourdes, comme celles qui ont touché Farid Hazem, José Nséké et Jérémy Gazeau ?
Je les soigne au début, avant les interventions chirurgicales. Ce sont principalement des soins antalgiques en attendant la chirurgie. J’interviens ensuite, à nouveau, en fin de cycle, presque pour du ré-entraînement à l’effort. A ce moment-là, les joueurs ont repris ou sont à même de reprendre l’entraînement.

Pour une blessure similaire à celles de Farid ou de Jérémy, le joueur de l’Olympique Lyonnais, Anthony Réveillère (29 ans au moment de la blessure) a préféré ne pas subir d’opération, contre l’avis de son staff médical. Que penses-tu de cette méthode non opératoire ?
Son utilisation dépend de l’âge du joueur. Chez un jeune joueur, l’opération doit être privilégiée. Il est vrai que musculairement, cela peut tenir. Platini ou même Susic ont terminé leur carrière sans ligament croisé. Ils possédaient des muscles puissants qui leur permettaient de stabiliser l’articulation. Mais ils avaient plus de trente ans au moment où ils l’ont fait. Le souci est que sans ces ligaments, le joueur est moins vif. Et le jour où il est un peu fatigué, le risque de rupture est très important. En cas de rupture, les conséquences peuvent être catastrophiques, et le genou presque irrécupérable.
 
La proximité entre le kinésithérapeute et  les joueurs est-elle réelle ou est-ce un mythe ?
Il y a un véritable échange dans lequel les joueurs nous font des confidences. Nous avons parfois un rôle psychologique. Dans les études de kiné, nous avons des éléments de psychologie de base, surtout l’analyse transactionnelle. Cela reste basique mais c’est important.

Propos recueillis par Michaël Grossman



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