Gérard Nicol : « Compter sur nous-mêmes »

Interview de l'entraîneur de Fontenay

L’entraîneur de Fontenay décrit le contexte spécial entourant la rencontre de samedi entre son équipe et le Red Star, et revient sur les composantes d’une saison singulière.

Le contexte pesant autour de cette dernière rencontre de championnat est particulier…
C’est un match pour conserver notre place en CFA. Nous avons fait une petite saison, mais qui correspond à nos possibilités. Nous disputons un championnat dans lequel la moitié des équipes avaient des statuts de fonctionnement d’équipes professionnelles. Ici, que ce soient les entraîneurs ou les joueurs, chacun a un travail à côté du football. Il y a une certaine logique à nous retrouver en bas du classement. Ceci dit, nous n’avons jamais été classés dans les trois derniers, cette saison. Ce serait tout de même regrettable que nous y soyons au terme du tout dernier match de la saison. Il est clair que nous allons faire le maximum pour ne pas tomber dans ces trois dernières places fatidiques. C’est tendu, mais nous pouvons compter sur des garçons extrêmement déterminés pour atteindre cet objectif.

Vous connaissez une deuxième partie de saison assez singulière, avec une quantité impressionnante de matches nuls. Qu’aura t-il manqué à l’équipe pour faire basculer ces matches en sa faveur ?
A chaque match ses circonstances. Nous sommes parfois tout près de gagner, parfois tout près de perdre, et nous nous retrouvons à faire des matches nuls. Nous avons connu pas mal de blessures qui nous ont imposé de changer l’équipe pratiquement chaque week-end, ce qui fait que nous avons manqué de stabilité. Après nous avons été un petit peu nerveux, puis subit des erreurs d’arbitrage. Nous avons connu beaucoup de litiges cette saison. Des coups francs dans les six mètres, deux penalties sifflés à la dernière minute… Le mental se fragilise, générant son lot d’erreurs individuelles qui nous ont empêché de concrétiser pas mal d’occasions.

Le sort a tendance à s’acharner dans ces moments-là ?
Comme beaucoup d’équipes qui ne vont pas très bien, nous avons connu des circonstances défavorables. Personnellement, je n’ai jamais vu ça. Je n’ai jamais vu autant de matches nuls et autant d’événements défavorables. Nous étions au complet pour le match programmé contre Yzeure qui sortait d’un match de coupe avec prolongation, et devait se présenter avec six absents. Mais il a été reporté en raison de la neige. Quand le match a été reprogrammé, Yzeure était au complet et en pleine forme, tandis que nous avions trois absents. Face au Paris Saint-Germain, à la quatre-vingt dixième minute, un joueur est éreinté, il tombe de fatigue, et un penalty est sifflé contre nous. Il se relève et dit à l’arbitre qu’il est tombé, mais l’arbitre lui répond que c’est trop tard, qu’il a déjà sifflé. Et nous perdons un à zéro…

La mauvaise passe a t-elle fini par prendre fin ?
Pas jusqu’au match de Luçon, au cours duquel nous menons deux à zéro à dix minutes de la fin, nous procurons une occasion que nous ne parvenons pas à concrétiser, et en deux minutes, nous encaissons deux buts. Nous aurions même pu en encaisser un troisième. Mais résultat des courses, nous sommes toujours parvenus à  ne pas lâcher. Les événements contraires décuplent notre détermination. Ils constituent une source de motivation pour repartir. A un moment donné vous êtes abattus, puis cela devient une source d’énergie pour refaire surface. C’est vrai qu’après le deuxième but de Luçon, les joueurs étaient très touchés, mais ç’a été l’occasion de ressouder le groupe pour repartir à nouveau au combat. Nous avons envie de nous sortie de là, et nous allons mettre un maximum d’énergie pour y parvenir. Ce week-end, ça va être encore plus fort.

Quel oeil portez-vous sur votre adversaire ?
L’équipe a beaucoup changé depuis le match aller. Sur les derniers matches, elle est libérée, presque euphorique. Beaucoup de joueurs sont arrivés en cours de saison. Si la saison commençait aujourd’hui, c’est une équipe qui jouerait la première place. Voilà ce que je pense. Elle a un potentiel offensif très intéressant.  

Quel souvenir conservez-vous du match aller face au Red Star ?
Le Red Star venait de se repêcher, il s’était préparé pour commencer la saison plus tard. C’est un match qui nous avait fait beaucoup de bien, parce que nous étions repartis avec les quatre points. Mais au final, il nous a fait énormément de mal, parce que les joueurs pensaient que nous étions repartis, alors que nous avions encore une équipe à construire. Nous avions été plus que malmenés par le Red Star. Nous aurions très bien pu perdre largement.

La préparation de ce match crucial a t-elle été particulière ?
Non, nous sommes préparés comme d’habitude. Les joueurs ont tellement de rancoeur contre ce mauvais sort qui nous a accablé… On se dit que ça ne peut pas durer toute la saison. Nous comptons surtout sur nous-mêmes. Nous n’avons qu’une seule chose à faire, c’est être plus déterminés que les autres et jouer notre football.

Propos recueillis par Michaël Grossman



Voir les autres articles