Le Red vu de l’immeuble mosaïque

A la rencontre des habitants de l'immeuble mosaïque !

Sa forme triangulaire, sa hauteur et ses couleurs variées interpellent autant qu’elles impressionnent. L’immeuble mosaïque se dresse derrière les buts de Bauer depuis 1975, offrant à ses habitants une vue imprenable sur le terrain. Redstarfc93.fr est partie à la rencontre des audoniens qui vivent à l’intérieur. Reportage rue Etienne Dolet.

Ses surnoms évoquent sa diversité : immeuble mosaïque, planète Z… C’est qu’il a ce style si caractéristique des années 70, une époque où les architectes  laissaient libre cours à leur imagination ! Côté sud, il ferme le stade Bauer faisant face à la « grande tribune ». Seul un haut filet  le sépare de l’enceinte sportive du Red Star, empêchant ainsi les frappes manquées de venir heurter les fenêtres des habitations… Le terrain, lui, est visible de tous les étages pourvu que l’appartement soit exposé plein nord. Et quand les Vert et Blanc jouent, c’est avec ferveur ou curiosité que réagissent les riverains.

Jérémie habite le sixième étage, il bénéficie d’un panorama exceptionnel sur l’aire de jeu. Même les tribunes les plus verticales du monde (Bombonera, Mestalla…) n’offre pas un tel point de vue ! Il confesse en profiter pour « regarder de temps en temps les matchs du Red ». Récemment il a le souvenir d’avoir vu du monde au balcon, beaucoup de monde même pour la venue du Paris Saint-Germain (b) en 2009 : « Le match était à huis-clos, mais on ne peut pas interdire aux gens d’être chez eux, plusieurs supporters nous avaient donc sollicité pour pouvoir assister à la rencontre ! ». Fanny, elle, n’a que quinze ans, elle occupe le troisième étage depuis quatre ans, mais avoue aussi « être intriguée par le bruit, et surtout les lumières. Les spots sont impressionnants ». Les matches elle y jette un œil brièvement en famille.

Tous apprécient les particularités d’habiter sur un stade ; la verdure, la joie des enfants qui jouent. Pour Martine, habitante d’un rez-de-chaussée surélevé : « c’est très agréable ». Elle regrette néanmoins les excès de langage et les grossièretés qu’elle peut entendre parfois monter du terrain. Son fils a joué au Red et c’est donc avec affection qu’elle regarde, depuis 1988, jouer l’étoile rouge. Elle se souvient de la grande époque où tout l’immeuble était à sa fenêtre pour encourager l’équipe de Saint-Ouen : « les gens dînaient en regardant le match, parfois il y avait quelques emballages de pizzas qui finissaient sur la pelouse, mais globalement c’était festif ! ». Au dessus de chez elle, au premier étage, vit Bernard, « un supporter dans l’âme » comme il se définit. Fidèle au poste, il ne rate pas un match. Mémoire vivante du club, il se rappelle avoir participé à un lever de rideau, en 1975, alors qu’il était en minime dans ce qui s’appelait encore le Red Star Olympique Audonien. Ce jour là les Vert et Blanc de Nestor Combin avaient disposé de l’AS Monaco 3-0 ! Avec émotion, il évoque Bauer, « un rayon de soleil » au quotidien, qui lui permet de garder le moral dans un environnement pas toujours facile à vivre. 

Il n’est pas le seul fan du Red à vivre dans l’immeuble mosaïque : au quatrième Jean-Pierre, arbitre amateur, veille aussi sur le club depuis de longues années. Un match l’a particulièrement marqué : « la réception de Marseille en 1994 avec la victoire 2-1 du Red Star, un moment magique, il y avait du monde à tous les étages. Boutal, Marlet, Thimothée… l’attaque avait de la gueule ».  Il regrette ces grandes affiches, celles contre Saint-Etienne aussi où on sentait « une saine excitation ».  Jean-Pierre et ses voisins ne demandent qu’à revivre de telles émotions… Vivement !

François-Xavier Valentin



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