Docteur ès Red Star !

Portrait de Pascal Lefèvre, médecin du club

Il a rejoint l’Etoile Rouge en 1986, à une époque où la plupart des joueurs qu’ils soignent aujourd’hui n’étaient pas nés. Plus d’un quart de siècle plus tard, Pascal Lefèvre est toujours là pour soigner petits bobos et blessures. Portrait en six points d’un médecin-supporter à la fidélité exemplaire.

Un métier : Médecin du sport
« J’exerce dans plusieurs cadres. Celui du Red Star évidemment mais également celui de la FFF (Ndlr : il est médecin fédéral) puisque je donne un coup de main aux diverses sélections qui viennent réaliser des stages ou des compétitions en France. Parallèlement, je coordonne aussi le service de rééducation dans un centre hospitalier. »

Un joueur : Safet Susic
« L’année qu’il a passée au club est un grand souvenir pour moi. Une semaine après son arrivée, il se blessait. J’ai alors immédiatement été confronté au défi de le remettre sur pied et j’ai pris conscience de l’importance du traitement médical pour un joueur de ce niveau. Je ne suis pas sur d’avoir déjà personnellement connu un joueur de cet envergure, c’était un bonhomme extra, un seigneur. »

Un match : Red Star – Marseille de 1994
« Comme pour beaucoup d’anciens, c’est mon meilleur souvenir car c’est le point d’orgue des années 90. Au niveau sportif, c’était intense et symboliquement c’était pas mal aussi. Battre l’OM, c’était vraiment fort et ça nous permettait de nous replacer en haut de tableau et dans la course à la montée. Ce sont des émotions qui restent même plusieurs années après. »

Une hantise : l’infirmerie pleine
« Au début de la saison, plus d’un tiers de l’effectif était blessé en même temps. C’est quelque chose de terrible pour un médecin car cela génère du stress, des doutes et de l’inquiétude. Dans ces cas-là, il faut énormément dialoguer avec le staff technique. Ce n’est pas évident car il peut se sentir mis en cause. Une hécatombe comme celle qu’on a connue est imprévisible et représente une charge de travail énorme. Il faut rester calme et aider les joueurs à garder le cap et la confiance. »

Une déchirure : Le dépôt de bilan
« En 2002, le club a été contraint de déposer le bilan. Un moment pénible puisqu’il a entraîné une relégation en DH et mon départ du club. Partir dans ces conditions ce n’était pas vraiment ce que j’attendais, c’est pour ça que je n’ai pas hésité à revenir en 2008 quand on me l’a proposé. »

Une ambition : Participer à la professionnalisation du club
« La force du club c’est d’avoir compris que la médicalisation va avec la performance. Dans le domaine de la prévention des blessures, des soins et du suivi, on peut encore progresser. Le but n’est pas de créer des besoins mais de traiter au mieux les pathologies. Les bilans sanguins que nous avons mis en place cette saison vont dans ce sens et nous permettent de mieux comprendre certaines choses. »

François-Xavier Valentin
Crédit Photo : Philippe Le Brech



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