Pourquoi le LAP est à part?

Présentation du futur adversaire audonien

Club d’un village de 551 habitants qui sont autant de supporters, Luzenac est une équipe sans terre, qui s’entraîne à Toulouse et joue à Foix. En National depuis 2009, le LAP a longtemps constitué un îlot de fraîcheur dans le paysage footballistique français. Plus ordinaire depuis qu’il joue au stade du Courbet, le club ariégeois lutte pour son maintien. Comme le Red Star. Présentation.

Parce que c’est le club d’un village

Petit village au pied des Pyrénées, face à l’Espagne, Luzenac a un air de bout du monde. La route qui y mène semble s’arrêter là, comme un terminus. Un demi-millier d’habitants y vive. Du talc principalement, puisque les cinq cents Luzenaciens veillent sur la plus grande réserve au monde, nichée dans ce pic du Saint-Barthélemy qui surplombe le village. Le visiteur découvre ici un paysage abrupt où des vertigineux massifs montagneux descendent des nacelles de talc suspendues à plusieurs mètres de haut. Un décor rare où l’US Luzenac a longtemps eu l’habitude de se produire avant de devenir le LAP (Luzenac Ariège Pyrénées).

Parce qu’y jouer a longtemps été une expérience unique

Jusqu’en novembre dernier, les coéquipiers du capitaine Sébastien Mignotte jouaient tous les quinze jours au Stade Paul-Fédou. Une enceinte tout simplement hors-norme. Par des dimensions minimales (le plus petit terrain de National), par une aire de jeu pas tout à fait plate (pelouse légèrement en pente), par une tribune en bois au charme désuet et à la capacité ultra-limitée, Fédou ne respectait rien des critères édictés par la FFF. L’instance fédérale a fini par retirer son agrément obligeant le LAP à quitter les lieux et plongeant l’emblématique capitaine dans une tristesse infinie : "C’était une décision inéluctable et on ne pouvait pas faire autrement, mais c’est une page entière de ma vie qui se tourne. Fédou avait une âme et beaucoup de souvenirs d’hommes y sont liés". 

Parce qu’il n’évolue pas dans la commune qu’il représente

Place désormais au stade du Courbet, plus approprié aux impératifs du National, mais situé à trente-quatre kilomètres de Luzenac dans la jolie ville médiévale de Foix. Le LAP n’est plus lié à son village d’origine que par une adresse postale et son siège social puisque l’équipe s’entraîne depuis quelques temps déjà à Toulouse. Les Ariégeois partagent aujourd’hui leur terrain d’honneur avec l’équipe de rugby de Foix (bientôt le seul cas dans les trois premières divisions lorsque le Stade Français aura quitté Charléty). Un changement plutôt bénéfique au niveau comptable (3V, 3N, 2D dans leur nouveau stade).

Parce qu’il a séduit d’anciens pros

Depuis la reprise du club par Jérôme Ducros, promoteur immobilier toulousain, le club de Luzenac tente de se structurer. En interne et sur les terrains. Pour l’image et la notoriété, Fabien Barthez, l’enfant du pays, a été nommé président d’honneur. L’objectif de professionnaliser le club passe aussi par le recrutement de joueurs qui ont goûté à l’élite : Nicolas Dieuze (ex-Toulouse (L1) et Mamadou Bagayoko (ex-Nice (L1)) font partie de ce projet. Le pari sera réussi si le LAP parvient à s’offrir une cinquième saison en National. Si ce n’est pas au dépens du Red Star, pourquoi pas ?

François-Xavier Valentin

Crédit photo : Philippe Le Brech



Voir les autres articles