Vuk ou la jeunesse au pouvoir

L'avenir du Red s'écrit en serbe ?

En neuf mois au Red Star, Vuk Stefanovic (18 ans) s’est fait une place dans le groupe de l’équipe une ! Parti en stage avec l’effectif du National cet hiver à Bordeaux, il a plusieurs fois figuré dans les seize et pourrait bien refaire son apparition d’ici la fin de saison.

C’est un gamin des Balkans exilé à Saint-Ouen. Vuk (le loup en serbe) est né à Belgrade à la fin de l’été 1994 dans ce qui était encore la Yougoslavie. De sa jeunesse marquée par la guerre et la pauvreté, il préfère retenir les bons moments et ses débuts au football "à six ans et demi " dit-il comme s’il était encore un enfant.

Là-bas, c’est au FK Vozdovac qu’il fait ses débuts. Numéro 10, habile des deux pieds, l’élégance slave en héritage, il est très vite catalogué comme "prometteur". Pourtant, c’est derrière que sa carrière va décoller. Devenu stoppeur à seize ans, il impressionne dans les catégories de jeunes. Propre, bon relanceur, Vuk s’adapte vite aux exigences du poste. Si vite qu’à dix-huit ans à peine, quand on lui murmure l’idée d’un exil dans l’hexagone, il franchit le pas sans hésiter. Laissant derrière lui proches  et parents d’une famille de champions. Sa sœur cadette, grande espoir du hand serbe, les Stefanovic pourraient conjuguer le professionnalisme au pluriel.

Installé à Pierrefitte chez son tuteur, Vuk se présente aux détections du Red Star sans parler un mot de français. Lalim Boukada, coach des U19, s’aperçoit très vite qu’il possède en revanche le langage universel du football. "Extraordinaire" dit-il de lui et de son incroyable assurance qui "saute aux yeux". Des qualités telles qu’il est rapidement propulsé en équipe première. Une apparition en amical (contre l’Entente SSG), un stage à Bordeaux et des nouvelles minutes de jeu (contre Mérignac et face à Tours en matches de préparation) lui permettent d’intégrer le groupe durablement. Un groupe au sein duquel il fait l’unanimité. Tous, à commencer par Allegro le capitaine, loue son tempérament : "C’est un bosseur qui fait beaucoup d’efforts".

Lui se sait encore loin d’être arrivé, il sait qu’il devra se battre mais fera tout pour se faire une place au Red Star explique-t-il dans un anglais correct. Avant, pourquoi pas, de rentrer au pays. Pour rejoindre une autre Etoile Rouge. Celle de Belgrade et de ses rêves.

François-Xavier Valentin



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