R. Fondelot : « Important de prévenir »

Interview de la semaine : Randy Fondelot, préparateur physique

Au club depuis six saisons, Randy Fondelot est le maître de la préparation audonienne. Véritable spécialiste, il livre ses conseils avant d’aborder la période hivernale.

Les joueurs blessés ou touchés ces derniers jours ont repris cette semaine le chemin de l’entraînement. Le travail de reprise est terminé ?
Je dirai que la phase de soins, à savoir rééducative, est terminée. Maintenant on est rentré dans une phase de réathlétisation et de reprise ensuite avec le groupe. Tant que l’on est en réathlétisation, la blessure ne fait pas encore totalement partie du passé. C’est là qu’il faut être attentif et rigoureux car c’est une période où la rechute est possible. On est donc observateur des comportements du joueur lorsqu’il est sur le terrain.

Que signifie « comportement » ?
J’entends par comportement, les déplacements, c’est à dire regarder si on ne voit pas de déséquilibre dans les déplacements ou des réflexes d'auto-protection.

Comment expliques-tu la vague de blessés que le Red Star a connu ?
Des joueurs sont arrivés après la préparation, il existe donc un décalage avec le reste du groupe. Ces joueurs sont sujets à une individualisation du travail, un programme spécifique pour rattraper le niveau général du groupe, afin  qu’ils puissent être capables d’exprimer le niveau que l’on attend d’eux pendant quatre-vingt dix minutes.

La période hivernale a déjà débuté et les terrains seront donc plus difficiles…
Par rapport au terrain synthétique, on effectue beaucoup de travail proprio-ceptif afin de prévenir tout ce qui pourrait être entorse de la cheville ou du genou, autrement dit tous les traumatismes articulaires. On peut dire qu'à ce niveau, l’adaptation des joueurs qui n’avaient jamais joué sur synthétique s’est très bien passée et il n’y a aucun souci.

Et pour les terrains gras ou durs ?
Concernant les terrains gras, je vais mettre en place un travail spécifique préventif pour éviter les blessures au niveau des adducteurs, le groupe musculaire le plus exposé sur ce type de terrain. Etant donné que les adducteurs sont en relation avec le pubis, il existe donc des risques de pubalgie. Il est alors important de prévenir en mettant en place un travail excentrique sur les adducteurs lié à des assouplissements, ainsi qu’un gros travail de gainage et de renforcement des obliques.

Comment se prépare la deuxième partie de saison ?
J’effectue une planification à l’année, et les terrains gras ou enneigés ne sont pas une nouveauté. C’est un paramètre dont je tiens compte dans mon programme, ce qui signifie que nous sommes toujours prêts à y répondre. La suite sera un gros rappel de capacité aérobie, couplé à un travail de PMA (puissance maximale aérobie, NDLR), qui nous permettra alors d’avoir la « caisse » pour terminer la saison. Dès que les températures seront plus clémentes, on pourra alors rentrer dans un cycle où la dominante sera beaucoup plus explosive.

Propos recueillis par Loïc Revol



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