"Continue à jouer comme ca, Steve".  Cette phrase de Guy Roux n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd… À l’époque le jeune audonien flambe, enfile les buts comme des perles et attire forcement l’œil de l’emblématique entraîneur de l’AJ Auxerre. Les deux clubs avaient pour habitude de se rencontrer lors de matchs amicaux d’avant saison. Et après avoir inscrit notamment vingt sept buts lors de ses deux dernières saisons au Red Star, le club doit se résigner à voir partir l’un de ses meilleurs éléments. 

La transition       

1996. Alors âgé de 22 ans, Steve Marlet arrive chez le récent champion de France et vainqueur de la Coupe de France. Pour féliciter les joueurs, le président bourguignon les invite à une tournée aux Antilles pour participer à un tournoi où figure notamment Chelsea. Le néo-auxerrois est du voyage et porte le maillot bleu ciel et blanc pour la première fois outre-Atlantique. Une bonne préparation qui aboutie donc au premier match de Steve en Ligue 1. Un moment forcément marquant avec une victoire sur le terrain de l’OGC Nice. Ce fut d’ailleurs une première saison honorable avec trois buts en vingt quatre matchs mais surtout deux buts en quatre matchs de Ligue des champions. Un souvenir mémorable : "Le but que je mets contre l’Ajax dans une Amsterdam Arena flambant neuve reste l’un de mes plus beaux souvenirs sous le maillot auxerrois. J’avais fait la Une de L’Équipe le lendemain ! (Rires).  Le Red Star l’avait même encadré, j’avais trouvé cela sympa de la part des dirigeants de l’Étoile Rouge. Nous avions fait un beau parcours avec un quart de finale perdu contre Dortmund, futur vainqueur de la compétition… ". Bref, le feu follet audonien qui tentait de faire ses preuves au Stade Bauer a grandi, même très bien grandi. Avec ses apparitions remarquées en Ligue des Champions, Steve Marlet rentre dans la cours des grands. Il se souvient également de sa dernière année chez les Auxerrois et notamment de l'avant dernier match : " On se sauve lors de l’avant dernière journée en battant le Stade Rennais 4-0. Bizarrement, après le match, c’était la fête. J’avais même fini en caleçon ! "

Guy Roux et son côté "paternel"

Guy Roux joue forcement un rôle important dans l’évolution et l’éclosion de Steve dans l’élite. Bien connu pour son côté protecteur, ce caractère atypique ne déplaisait pas à l’attaquant : "Je pense qu’il m’appréciait. Il nous disait toujours de faire attention, de se couvrir dehors… Moi, j’aimais bien. C’était une rigueur qui ne me posait pas de problème. Au fil du temps, leur relation se consolidait. Ma famille venait souvent me voir et il aimait bien la prendre en charge pour que l’on se sente bien." Un vrai papa poule !

Le retour à l’Abbé Deschamps

La suite, nous la connaissons tous. Steve a côtoyé de grands clubs et l’Équipe de France. À sa plus grande surprise et en revenant quelques années en arrière, Steve ne fera son retour à l’Abbé Deschamps que lors de son passage à Lorient (2006-2007) : "Depuis mon passage à Lyon en 2000, je n’ai jamais refoulé la pelouse de l’Abbé en sept ans ! Que ce soit à Lyon ou à Marseille, j’ai toujours loupé le match à Auxerre. La faute à des blessures, à une suspension ou à mon exil à l’étranger." C’est donc avec un grand plaisir que l’ancien international français ira à Auxerre demain pour le match amical du Red Star contre son ancien club. Mais cette fois, dans la peau d’un directeur sportif ! 

Maxime Eyrignoux