BAUER LEGACY #3

LE STADE BAUER, SES ORIGINES, SON HISTOIRE – ÉPISODE 3


Depuis 1909, le Red Star écrit sa légende à Saint-Ouen. Plongez dans un récit fascinant, en découvrant en plusieurs parties l'histoire du Stade Bauer. Retour sur l'après-guerre, la France se relève alors doucement de la première grande tragédie mondiale. Le Stade du Red Star hérite pour la première fois depuis l'arrivée de l'Étoile Rouge à Saint-Ouen d'un nom : Le Stade de Paris. Pendant ces années-là, le club remporte ses trois premières Coupe de France.

Après la Première Guerre mondiale, le football reprend ses droits. Le Red Star, pas encore remis de ses nombreuses pertes, rate la première édition de la Coupe de France organisée en 1917, la grande compétition annuelle et nationale lancée par Henri Delaunay, fondateur de la toute jeune Fédération Française de Football. Dès 1918, l’Étoile Rouge reprend ses activités à Saint-Ouen et continue le recrutement des meilleurs joueurs issus de la région parisienne. Avec la venue de Paul Nicolas, alors considéré comme le meilleur talent français, le club Audonien s’impose comme l’équipe de l’Hexagone du moment.

En 1920 est lancée l’opération du grand stade. Le terrain est conservé au prix de gros efforts. Les installations sont mises sur pied grâce à un capital de 300.000 francs : 3.000 actions de 100 francs réparties entre 183 actionnaires (dont Lucien Gamblin lui-même, joueur du Red Star et considéré comme l’un des meilleurs arrières français). À partir de l’année suivante, le club réalise un exploit inédit en remportant successivement les éditions 1921, 1922 et 1923 de la Coupe de France en battant l’Olympique de Paris (2-1), le Stade Rennais (2-0) et le FC Sète (4-2). La même année, le Red Star agrandit son terrain avec la construction de deux tribunes et l’inaugure dans son nouveau format en octobre face au Racing (victoire 2 buts à 1), dans le cadre du Challenge des Dix, un tournoi que le Red survole. Le stade, moderne pour son époque, a été pensé de façon à éviter les envahissements de terrain : un profond fossé sépare alors les tribunes du terrain. Pour la première fois le terrain du Red Star porte un nom : Le Stade de Paris.

Quatre ans après, en 1926, le Red Star possède enfin son terrain, les actionnaires sont remboursés (ou non), selon leur volonté. Mais les 116 petits propriétaires environnants ne le voient pas du même œil et décident de mener une véritable bataille en montant un syndicat. Mais ils s’inclinent après une lutte d’un an. D’après Lucien Gamblin, « ils nous ont obligés à nous déshabiller dans les bistrots des environs. Heureusement, nous avions aussi des supporters, comme ce forgeron qui tenait boutique près du stade et qui nous préparait une « croûte » chaque fois que nous sortions de l’entraînement. »

©Collection archives Gilles Saillant



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