Le débriefing du lundi

Alain Mboma : "Je n'ai plus de temps à perdre"

Au lendemain d’une cruelle défaite face au Bourget (1-2), le coach Alain Mboma revient sur le revers concédé par ses joueurs et évoque le prochain déplacement en championnat, samedi prochain à Luçon.

Hier, après le match, tu parlais de « honte ». Comment analyses-tu cette défaite 24 heures plus tard?
Le sentiment reste le même. En Coupe de France, les matchs sont toujours différents, compliqués. Il faut analyser le résultat, pas le contenu. L’objectif était uniquement de passer. Au niveau du jeu, je ne m’attendais à rien. Je le répète, le minimum était de passer, et ça n’a pas été fait.

Le match piège était prévisible. Comment expliques-tu que tes joueurs n’aient pas su l’anticiper?
Ils n’ont pas contrôlé ce match sur l’aspect mental. Dans ce domaine, on ne s’est pas mis au niveau qu’il fallait. Tout au long du match, on a couru après le score, et il a fallu à chaque fois réagir par rapport aux événements, alors que c’était à nous de maitriser ces événements. Ce n’est pas normal. Pourtant, les joueurs étaient prévenus. Ils n’ont aucune excuse. Il y a certaines erreurs qui n’auraient pas du être commises face à une équipe d’Excellence.

Le fait que l’effectif ait été légèrement modifié peut-il constituer une explication?
Absolument pas ! Seul un joueur a changé par rapport à l’équipe de la semaine dernière. Le problème n’est pas là. C’est pour ça qu’aujourd’hui, j’attends des réponses de leur part, qu’ils me disent le « pourquoi ». Et s’ils ne font pas avec leur bouche, ils ont tout intérêt à le faire avec leurs pieds.

Comment expliquer ce décalage au niveau du jeu entre cette brillante première période contre Aurillac et ce match face au Bourget?
Je le  répète, on ne retient que la qualification ou l’élimination. Le jeu est secondaire, car un match de Coupe n’a rien à voir avec un match de championnat. Je ne suis satisfait de rien.

Ton équipe a péché dans la finition, contrairement à son adversaire. Pourquoi ce problème est-il si récurrent?
Le problème est simple. La semaine dernière, nos deux attaquants ont été décisifs. Hier, ils ont beaucoup travaillé dans la construction du jeu. D’autres ont eu l’opportunité de mettre la balle au fond. Ils auraient du briller, et ils ne l’ont pas fait. Tant pis pour eux. Je veux des milieux de terrain qui soient capables de concrétiser des occasions lorsque les attaquants les construisent. S’ils ne sont pas capables de le faire, tant pis pour eux. Il y a du monde derrière.

Quel type de discours tient-on après ce type de match?
Je n’ai rien à ajouter, j’avais déjà tout dit avant le match. Je n’ai même pas besoin de crier, ils commencent à me connaître et savent que je ne suis pas content. Mais il y a autre chose que je voudrais préciser. Depuis que je suis arrivé, j’ai ressenti partout l’amour qu’ont les gens pour ce club, les supporters ou même les gens qui y travaillent. Hier, j’ai eu la sensation que certains joueurs n’avaient pas cet honneur, ce respect du maillot. Certes, je sais qu’ils sont nouveaux pour la plupart, et que cette valeur disparait dans le football d’aujourd’hui. mais ce n’est pas une excuse. Je veux des joueurs qui mouillent le maillot, qui se battent pour légitimer la confiance qu’on leur accorde. C’est la moindre des choses. Et si ils n’ont pas ces valeurs, je me fais fort de leur inculquer.

Penses-tu que ton groupe soit capable de réagir dès le prochain match, à Luçon?
Malgré ce que j’ai vu hier, je suis persuadé qu’ils sont capables de réagir. Notamment grâce à certains nouveaux qui arrivent, et qui n’ont pas connu le traumatisme de ce week-end. Cela fait deux mois que j’attends, je n’ai plus de temps à perdre. J’ai laissé des chances à certains, ils ne les ont pas saisies. Je n’ai plus envie de trainer en route.

Luçon est actuellement leader. Comment allez-vous aborder cette rencontre?
Paradoxalement, ces matchs sont les plus simples à préparer. Contrairement à une rencontre comme celle du Bourget, la motivation vient d’elle-même. On va pouvoir se concentrer sur les aspects technique et tactique. Mais bon, cette semaine, je ne serai pas joyeux. Les compétiteurs me comprendront, car ils sauront qu’on a fauté et qu’on doit réagir. Les autres, je ne les attendrai pas.

Propos recueillis par Etienne Martin



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