Red Star do Brasil !

L’histoire du Brésil à Saint-Ouen !


Quand le pays aux cinq Coupes du Monde rencontre le club aux cinq Coupes de France, ils ont beaucoup de choses à se dire. Chacun parle de ses étoiles qui ornent son maillot, de ses joyaux qui ont fait sa gloire. De Jules Rimet, fondateur du Red et du mondial, dont le trophée éponyme glané par la Seleçao en 1958, 62 et 70 aurait été conservé pour l’éternité à Rio s’il n’avait été dérobé, à Garrincha, l’oiseau de feu qui faillit atterrir à Bauer, les sujets de conversation ne manquent pas, Redstarfc93.fr revient donc sur un siècle de samba à Saint Ouen !

Auriverde et Vert et Blanc
Dans la grande galerie internationale de joueurs ayant porté les couleurs du Red, les Brésiliens sont bien représentés. Même si leurs voisins argentins l’emportent largement en nombre (Farias, Combin, Herrera, Scopelli, Stabile…) ; la finesse technique des cariocas a marqué l’histoire du club et toujours enchanté le public connaisseur du stade Bauer. Le premier à ravir les supporters audoniens est un pauliste : Yeso Amalfi. Il fait partie, dans les années 50, d’une première vague de joueurs brésiliens ayant décidé de traverser l’atlantique pour s’exiler dans le championnat de France. Il est l’un des rares à se faire remarquer et à réussir une véritable carrière dans l’hexagone : dès sa première année, il réalise le doublé coupe-championnat avec l’OGC Nice (1951). Après des passages à l’AS Monaco et au RC Paris notamment, il signe au Red Star (1955). Le club est alors en deuxième division. Amalfi s’impose assez vite au milieu du terrain puis en attaque où il étale toute sa classe, il emmène le Red à une belle 7e place (1956). Sa palette de feintes est impressionnante. Fantaisiste, il est un jongleur hors-pair, ses passes, même les plus improbables (il est spécialiste du coup du foulard), sont millimétrées. Ses qualités exceptionnelles lui donnent même accès à la Canarinha ! Hélas, sa nonchalance et son fort caractère le privent d’une carrière internationale à la hauteur de son talent.
Son successeur désigné n’arrive que quinze ans plus tard, en 1971. Agé de 31 ans, Ademar Bianchini débarque alors que le Red est bien ancré en première division depuis quatre ans déjà. Attaquant plutôt habile, il se fait remarquer lors des matches de préparation : il marque notamment en amical en août 1971 contre Paris-Joinville (D2) et les audoniens s’imposent 4-2. Mais il n’aura guère l’occasion d’évoluer avec le Red, l’entraîneur Marcel Tomazover préférant s’attacher les services du jeune attaquant paraguayen Hugo Gonzales. L’avenir lui donne raison puisqu’il finit meilleur buteur du club avec treize buts !
Aujourd’hui, le Red a décidé de renouer avec les attaquants brésiliens en recrutant Wellington Dantas, déjà auteur de deux buts depuis le début de championnat, l’enfant d’Itabuna se remet actuellement d’une blessure mais son allure et sa facilité sur les terrains ont déjà séduit les fans du Red Star !

Garrincha, l’occasion manquée
Mais la recrue phare du Red est celle qui n’est jamais venue : Mané Garrincha. Des pourparlers ont bien eu lieu avec le double champion du monde, dribbleur fou, redoutable ailier droit. En mars 1971, quand le président du Red Gilbert Zenatti admet négocier avec ce joueur déjà légendaire, tout Saint-Ouen est en ébullition. Deux mythes sont sur le point de se rencontrer ! Battu une seule fois en soixante et une sélections avec le Brésil, ce numéro 7 possède deux jambes arquées et l’une plus courte que l’autre qui lui permettent d’éliminer d’un fameux crochet extérieur les arrières qui tentent de lui barrer la route. Mais Bauer ne verra jamais cette feinte, le virevoltant Brésilien, à court de compétition, se montrant trop gourmand sur son salaire, et peu fiable sur son âge qui restera un mystère. Cette signature avortée reste un regret pour tous les amoureux du football.

1998 : Ronaldo à Bauer !
L’histoire des relations audonio-brésiliennes se poursuit lors du Mondial 1998 organisé en France. La Seleçao, immense favorite de la compétition, prend ses quartiers en Seine-et-Marne à Ozoir-la-Ferrière. Mais c’est le stade Bauer qu’elle choisit pour disputer son dernier match amical contre Andorre, une semaine avant le début du tournoi. Ce choix est un hommage du pays recordman de victoires et de participations en Coupe du Monde à Jules Rimet, inventeur de la compétition. Le 3 juin 1998 la foule des grands jours vient donc garnir les trois tribunes de Bauer ; sur la pelouse Roberto Carlos, Rivaldo, Leonardo et Bebeto récitent leur gamme ; Cafu et Giovani donnent un avantage conséquent aux leurs à la pause (2-0) avant que l’immense Ronaldo n’aggrave la marque en seconde mi-temps.  Le futur finaliste du mondial s’impose finalement 3-0. Un score qui sonne comme une prophétie d’un été inoubliable pour les Français et que tout le Brésil tente depuis d’oublier…

François-Xavier Valentin



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