Zoom sur nos directeurs artistiques !

"Le Red Star : une identité visuelle forte et puissante"

Créatifs et plein d’imagination, ils font briller l’étoile rouge sur tous les supports : affiche, programme, site officiel, produits dérivés. Garants de la charte graphique du club, les directeurs artistiques du Red Star nous disent tout de l’identité visuelle du club audonien. Entretiens croisés avec Matthieu Poli et Jing Yang.

Depuis le début de la saison, on se demande qui se cachent derrière les affiches du Red Star ! Pouvez vous vous présenter ?
Jing : Je m’appelle Jing et j’ai 28 ans ! Je viens de Chine, de Pékin exactement et cela fait 10 ans que je suis en France. Après deux ans d’études de langue à la Sorbonne puis 5 ans à CREAPOLE où j’ai étudié la communication visuelle, j’ai intégré CLM-BBDO où je travaille en tant que directeur artistique. Je n’ai qu’une autre passion : le foot !

Matthieu : Je travaille aussi en tant que directeur artistique chez CLM-BBDO, après des études à l’ ESAG Peninghen. Je suis né le 13 mai 1985 à Paris où j’ai grandi. Je suis fan de snowboard, de musique électronique et … de mon métier ! Au quotidien, cela consiste à rester scotché de 10h à 19h devant un ordi, en essayant d’avoir une culture artistique assez large !

Quel est le lien personnel que vous entretenez avec le football : passionné, amateur occasionnel ?
Jing : Comme je le disais, c’est une grande passion depuis vingt ans ! Déjà tout petit, je rêvais de pouvoir être rattaché à une équipe. J’ai une grande affection pour mon équipe nationale même si, avec elle, je vais de déception en déception sauf quand elle bat la France ! (rires). Plus sérieusement, avoir découvert le Red Star est pour moi une formidable occasion de pouvoir allier mes compétences et ma passion !

Matthieu : On a une approche complètement différente de ce sport puisque je suis loin d’être un fan de football même s’il m’arrive de regarder quelques matches lors des grandes compétitions. Cependant travailler pour l’image d’un club comme le Red Star m’a ouvert l’esprit, j’estime qu’il y a énormément de chose à faire pour lier art et football. Et puis, on se prend vite au jeu en venant voir les matches à Bauer…

Justement vous êtes abonnés à Bauer cette année, il vous inspire quoi ce stade ?
Matthieu : C’est un endroit où on sent une âme. Il a ce côté classique et authentique des stades du début du XXe. Personnellement, j’aime beaucoup ce charme un peu suranné.

Jing : Je partage cet avis. En tant que directeurs artistiques on remarque tout de suite aussi l’identité visuelle du stade qui est incroyable. Il y a un immense potentiel aussi au niveau des supports de création, il y a de la place pour des fresques, des images…

Quelles sont les valeurs que vous essayez de transmettre à travers la charte graphique du Red Star ?
Matthieu : Disons qu’on essaye d’en mêler plusieurs qui nous semblent importantes : l’ancienneté du club déjà sur laquelle on joue beaucoup en mettant en valeur la date de création (1897) ; le parcours et le palmarès. Ce club est un mythe et c’est un levier très puissant qu’on utilise à travers un aspect un peu vintage.
 
Jing : En parallèle, nous mettons aussi en avant le côté actuel et dynamique du projet. Le but c’est de relier le passé, le présent et l’avenir avec en fil rouge la tradition et l’innovation qu’ont toujours représenté le Red Star. C’est pour cela qu’on a eu l’idée d’une image un peu « street » en phase avec le 93 qui fait partie du nom du club.  On veut toujours être dans l’action c’est pour ça que tous les joueurs sur les affiches sont en mouvement.

Le Sacré-Cœur et l’immeuble mosaïque sont deux édifices qui veillent sur Bauer et que vous utilisez beaucoup. A travers eux, vous avez voulu montrer ces idées de permanence et de transmission ?
Matthieu : Peut-être inconsciemment oui ! Vu l’emplacement du Red Star à Saint-Ouen, on ne pouvait pas ne pas évoquer ces monuments-là.  Voir le dos du Sacré Cœur d’une tribune, c’est quelque chose d’unique et de remarquable. Ensuite l’immeuble mosaïque, il est très imposant, un peu fou, avec cette forme bizarre, pour nous il fait partie de l’environnement du club.

L’affiche de Noël a été un succès, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur vos futurs travaux ?
Jing : Sans dévoiler un secret, on est en train de concevoir un fanion et une écharpe. Ce sont des supports dont nous commençons à avoir l’habitude puisqu’on a réalisé l’écharpe du Red Star Teen’. Pour ce genre d’objet cousu, il faut faire quelque chose d’assez sobre, iconique si on met trop de détails on peut rapidement  tomber dans quelque chose d’un peu « kitsch ».

Vous avez réalisé le design du ballon collector, comment le définiriez-vous ?
Matthieu : On essaye de toujours utiliser des lignes blanches et vertes qui partent du logo. Pour nous elles sont un vecteur de dynamisme, elles rappellent aussi les lignes d’un terrain de foot voire même sur les affiches elles peuvent faire songer à un arbre, ou quelque chose de floral.

Jing : Ensuite la couleur beige vient en plus des plus classiques (blanc, vert et rouge) ; c’est pour donner une touche vintage. Cette teinte était assez appropriée selon nous. Au final, nous sommes plutôt satisfaits du résultat de ce ballon collector.

Un dernier message à faire passer ?
Matthieu et Jing : On espère continuer à travailler longtemps avec le Red Star et l’accompagner au plus haut niveau. On en a l’ambition car il y a très peu de clubs qui ont une histoire et une identité aussi fortes et aussi puissantes que le Red Star !

Propos recueillis par François-Xavier Valentin



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