Roger Magnusson : « De grands souvenirs »

J-5 : Red Star - OM

Dribbleur déroutant, passeur précis, joueur élégant, le Suédois n'était pas surnommé le Magicien pour rien. Double-vainqueur de la coupe de France avec Marseille, club avec lequel il a construit sa légende, le scandinave a fini sa carrière française au Red Star. Aujourd'hui, retraité dans sa ville natale de Kristianstad, il jette un regard bienveillant sur ses deux clubs de coeur. Heureux de les voir se retrouver en 32eme, il nous confie son sentiment à cinq jours de cette rencontre de gala.

Le Red Star accueille Marseille au stade de France, c'est une émotion particulière pour vous ?
Bien sûr ! J'ai gardé de grands souvenirs de ces deux clubs qui ont beaucoup compté pour moi. J'aurai beaucoup aimé assister au match au stade de France, hélas je ne pourrai pas venir. Je ne crois pas que le match sera télévisé en Suède mais je me tiendrai au courant du résultat. L'OM est clairement favori, néanmoins, en Coupe, on ne sait jamais.
 
Vous arrivez à vous tenir au courant de l'actualité des deux clubs ?
J'essaye en tout cas ! J'ai suivi le parcours de Marseille en Ligue des champions et je dois dire que je suis très content de leurs succès car ce n'était pas facile. Le Red Star revient bien aussi, j'ai vu qu'ils étaient en troisième division (Ndlr : National). Allez, un dernier effort, on les attend plus haut encore !
 
De vos deux ans au Red Star, qu'avez-vous retenu ?
Beaucoup de choses. Je me souviens que j'avais bien commencé, nous avions une belle équipe avec Combin, Bras, ou Bourgeois. Nestor (Combin) était un très bon joueur et un redoutable finisseur. Un peu comme Skoblar avec qui j'avais joué à Marseille. C'était facile de le trouver sur le terrain. Ensuite, je me suis blessé au genou. L'équipe est descendue en deuxième division, j'ai eu du mal à retrouver le rythme et je suis reparti finir ma carrière en Suède. Au final, cela reste une belle histoire. J'ai découvert un club très populaire, des supporters sympathiques et un stade que j'aimais beaucoup. Pour moi, le Red Star est un grand nom.
 
La Coupe, c'est une compétition que vous avez toujours appréciée, pourquoi ?
C'est vrai, j'adorais ce trophée. J'ai eu la chance de le gagner à deux reprises. La première, c'était en 1969 contre Bordeaux. C'était le premier titre de l'OM depuis vingt ans ! Mais la deuxième m'a plus marqué encore. C'était en 1972, pour la première finale organisée au Parc des Princes. Avec Marseille, on avait battu Bastia (2-0) et j'avais réussi deux passes décisives. La Coupe, c'est vraiment quelque chose de spéciale, et ça je l'ai senti très vite.
 
A Marseille, puis au Red Star, vous avez gagné un surnom : "le magicien", ça doit être flatteur ?
La reconnaissance fait toujours plaisir. Je suis content d'avoir laissé une trace dans l'histoire. Les supporters aiment toujours les joueurs spectaculaires mais que les gens en France ne m'aient pas oublié est un grand honneur pour moi.
 
Vous jouiez à un poste d'aillier qui a tendance à disparaître aujourd'hui, quel regard portez-vous sur le football actuel ?
Disons qu'aujourd'hui, les entraîneurs ont une philosophie différente. A l'époque, il était possible d'aligner quatre ou cinq attaquants au coup d'envoi, aujourd'hui c'est inconcevable. Tout le monde est devenu milieu de terrain. Je le regrette, mais c'est l'évolution du jeu. On joue pour ne pas perdre plutôt que pour gagner. Certaines équipes continuent d'utiliser des vrais joueurs d'ailes. Peut-être que cela reviendra.
 
La France et la Suède vont se rencontrer en phase de poule de l'Euro, un pronostic ?
Sur le papier la France est largement favorite. La sélection suèdoise a eu pas mal de réussite pour se qualifier. Je vois l'Angleterre et la France se qualifier. Mais comme pour ce Red Star – OM, tout est possible dans le football.
 
Un dernier mot ?
Je souhaite le meilleur pour le reste de la saison du Red Star et de l'OM. J'espère que ce trente-deuxième de finale sera une belle fête et un grand spectacle pour tous les supporters.

Propos recueillis par François-Xavier Valentin
Crédit Photo : Collection G.Saillant



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