Le Red Star a profité des quatre premiers matches de la phase retour (3V, 1N) pour sortir de la zone rouge. Invaincus en championnat depuis début janvier, les Audoniens entendent poursuivre leur bonne série à Cherbourg. Une équipe qui lutte elle aussi pour le maintien (17e) et qui avait fait très bonne impression à l'aller, en s'imposant à Bauer. Méfiance donc.

Les enjeux
Le Red Star veut poursuivre sa série positive. Celle qui le voit batailler chaque week-end depuis début janvier et arracher la décision quand le chrono semble s'être arrêté depuis une éternité. Trois fois en 2012, l'Etoile Rouge a fait le coup (à Nîmes (90+2), contre Rouen (90+3) et Martigues (90+2)). Ces performances associées à un nul sérieux à Besançon (0-0) ont permis aux Audoniens de prendre un peu d'air au classement et d'aborder sereinement ce déplacement à Cherbourg malgré des absences de marque. Cerielo (suspendu), et Dembélé (genou) manqueront en défense, tandis que les forfaits de Touati (adducteurs), Sall (quadriceps), Gagnier (genou) et Sabin (reprise) affaiblissent les solutions offensives. Pour pallier à ces absences, le coach Vincent Doukantie a choisi de retenir dix-sept joueurs dont le jeune latéral Sofiane Ben Braham pour la première fois, et de relancer Berthomier (de retour de blessure). Cinquième meilleure équipe à l'extérieur du championnat, le Red Star voudra prouver qu'il mérite son rang.

L'adversaire
Comme le Red Star, l'ASC est montée au bénéfice d’une place de deuxième en CFA acquise l’an dernier, comme le club de Saint-Ouen, Cherbourg lutte pour sa survie en National cette saison. L’ASC le fait avec un certain panache en s'appuyant sur une attaque de feu (septième meilleure attaque avec trente buts) emmenée par Souhayli (8 buts) et B. Kébé (6 buts). Le Burkinabé avait d'ailleurs scellé la victoire normande à Bauer à l'aller en marquant dans les arrêts de jeu. A l'époque, le Red Star était euphorique, et venait de s'imposer à Martigues. Le retour sur terre n'en avait été que plus douloureux. Gare à l'excès de confiance ! Privés d'Aubriot (suspendu), à l'essai à Saint-Ouen l'été dernier, et de Pinto-Borges (blessé), Huriez pourra néanmoins compter sur ses recrues arrivées au mercato : Sylla (prêté par Chateauroux) et Kodjia (prêté par Reims) sont bien opérationnels et devraient même être titulaires.

La confrontation marquante
Le 9 mai 1965, vingt ans presque jour pour jour après l'Armistice, l'émotion est palpable chez les habitants de cette "Normandie glorieuse et mutilée". A quelques encablures des plages du débarquement dans un lieu chargé d'histoire, le Red Star joue sa montée en Division 1. Il doit absolument s'imposer face à Cherbourg. Les Bleus sont classés dans le ventre mou (onzièmes) mais se sont offert un beau parcours en Coupe (huitième de finale contre Valenciennes) qui leur a permis de battre leur record d'affluence à domicile (8000 personnes). Les Normands vivent alors leur âge d'or, celui du professionalisme, qu'ils quitteront au bout de sept ans, financièrement épuisés. Pour cette rencontre au stade municipal, les Vert et Blanc s'imposent brillamment (3-1) et savoureront la montée à Bauer une semaine plus tard contre Aix. L'Etoile Rouge retrouve l'élite et le doit en partie à son buteur Grochulski (22 buts).

Le chiffre du jour : 5
Cinq comme le nombre de points qui séparent Normands et Audoniens avant le coup d'envoi ce soir, cinq aussi comme le nombre de défaites concédées par l'ASC sur son terrain de Postaire, cinquième comme le classement à l'extérieur du club de Saint-Ouen, et cinq enfin comme le nombre de matches sans défaite qu'atteindrait le club en cas de résultat positif dans la Manche.

François-Xavier Valentin
Crédit photo : Philippe Le Brech