Red Star International : Suède

Zoom sur les Suèdois de l’Etoile Rouge


Adversaires des Bleus pour leur dernier match dans la compétition, les Suédois ont marqué l’histoire du Red Star à leur façon. Toujours irréprochables dans l’état d’esprit, les joueurs du Royaume ont écrit quelques pages retentissantes de la légende audonienne. Zoom sur trois de ces Scandinaves qui ont laissé leur empreinte à Bauer.

Carlsson, un seigneur sur les terrains
La Scandinavie a le vent en poupe quand le Red Star dernier en D1 (1947-1948) sauve sa place dans l’élite grâce à une fusion un peu vite provoquée avec le Stade Français. Au sein de cette espèce de sélection parisienne, les effectifs se mélangent mais les âmes non. Deux Danois (Christiansen et Mathiesen) côtoient désormais un Suédois dans une cette équipe internationale. Ce Suédois, c’est Henry Carlsson dit « Garvis ». Un attaquant de poche (1m63), ultra efficace malgré sa petite taille. Son arrivée à Paris à l’été 1948 ne doit rien au hasard. Repéré lors de Jeux Olympiques de Londres (1948) où il remporte la médaille d’Or avec sa sélection nationale (17 buts en 26 sélections), cet enfant de Falköping sort de cinq saisons au top-niveau avec son club de l’AIK Stockholm. Meilleur buteur chaque année entre 1943 et 1948, il part pour le Red laissant un grand vide derrière lui. Au Parc des Princes où l’équipe de Saint-Ouen a pris ses quartiers, le Viking forme un redoutable duo d’attaque avec George Sesia. Il inscrit sept buts pour sa première saison et les Audoniens terminent dixièmes. Ce sera sa dernière. Attiré par les lumières du professionnalisme, il rejoint l’Espagne et l’Atletico Madrid. Coaché par Helenio Herrera, il est pour beaucoup dans les titres glanés à cette époque par les Colchoneros (31 buts / 87 matches). Fort de ses succès, il retourne dans son pays natal pour entraîner son club de toujours (l’AIK). Ses deux fils (Bjorn et Per-Ake) suivront ses traces et porteront aussi les couleurs de l’équipe de la banlieue de Stockholm. Il disparait en 1999 laissant le souvenir d’un buteur redoutable au comportement exemplaire (jamais expulsé).

Bror Mellberg, premier de cordée    
Quand Olof Mellberg entrera sur la pelouse pour la dernière fois avec sa sélection, le défenseur suédois aura peut-être un souvenir ému pour son grand-oncle : Bror. Un joueur tout aussi athlétique que son petit neveu (1m84, 85kg) mais qui jouait à un tout autre poste puisqu’il était attaquant. Plus que ça, il était un buteur. Connaissant la renommée autour des années 50 avec ses premiers titres (troisième à la Coupe du Monde 1950 et une Coupe de Suède avec l’AIK), Bror quitte le grand Nord pour le Genoa. Surnommé le « Vilde Jägaren » (le chasseur sauvage), il forme un duo mémorable avec son compatriote Nilsson.  Mais c’est en France qu’il va obtenir ses meilleures statistiques puisqu’après ses 47 buts avec Toulouse, il signe au Red Star (1953-1954) où il reste trois ans. Trois saisons impressionnantes où il régale Bauer de ses multiples réalisations. Il monte en puissance et manque de faire grimper le club dans l’Elite à cause d’un scandale financier dans lequel le club audonien est empêtré. Du haut de ces 72 buts inscrits, il l’aurait pourtant largement mérité ! Sa carrière se termine en apothéose puisqu’il participe au Mondial dans son pays où les Jaunes et Bleus sont battus en finale par l’invincible Pelé.

Magnusson, le dribbleur
En 1974-1975, le meilleur dribbleur du championnat débarque à Saint-Ouen. Roger Magnusson arrive de Marseille avec pour mission d’alimenter Nestor « La foudre » Combin en bons ballons. Il réussit plutôt bien dans ce rôle, marquant au passage deux fois pour une trentaine de matches. Sa bonne relation avec le franco-argentin n’empêche pas le Red de tomber en D2. Le Suèdois ne quitte pas le navire pour autant mais souvent blessé il ne fait plus la différence lors de cette deuxième saison. Aujourd’hui retraité dans sa ville natale de Kristianstad, il nous confiait il y a quelques mois ses bons souvenirs du Red Star et son scepticisme sur les chances de qualification des Suédois. Il sentait toujours le football.

François-Xavier Valentin



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