Jacques Mairesse

Beaucoup plus qu’un joueur de football


Il n’est pas l’étoile la plus célèbre du Red Star. Rarement mis en avant, méconnu du grand public, Jacques Mairesse n’a pas la place qu’il mérite dans la galerie des grandes figures du Red. Il était pourtant un héros. Portrait.

C’est un enfant de la « belle époque », d’un pays optimiste et souriant qui voit le jour à Paris, dans un siècle à peine entamé, au cœur de l’hiver 1904. Le football, symbole de cette insouciance, attire la jeunesse et Mairesse n’y échappe pas. Mais plus qu’un sport, c’est un état d’esprit que le jeune Jacques épouse très tôt : celui de ne jamais renoncer. Fixé à l’arrière, il sera défenseur. Un poste qui correspond à son tempérament accrocheur et à ses qualités physiques indéniables. Face à lui, on ne passe pas et le petit monde du foot commence à le savoir. Sa carrière est lancée, le FC Sète l’engage et les distinctions s’accumulent. Une première sélection en Bleus dès 1927 contre le Portugal, une Coupe de France remportée en 1930. Tout va si vite qu’à vingt-six ans, il prend la plume et écrit sur sa discipline Football quand tu nous tiens.  Le joueur-écrivain voir le jeu changer. Devenu professionnel en 1932, le foot prend une autre dimension et lui avec. C’est d’ailleurs dans la capitale qu’il poursuit sa carrière au Red Star.

Un exemple pour tous
Arrivé en 1932 et rapidement adopté par le public audonien, Jacques Mairesse est un roc infranchissable sur un terrain. Modèle de hargne, il est tellement indispensable au Red Star que le sélectionneur français fait appel à lui alors qu’il évolue … en D2 ! Sélectionné à six reprises en tout, il s’offre une participation à la coupe du monde (en Italie) et un titre de champion de deuxième division en 1934. Ses trois saisons à l’Etoile Rouge laissent le souvenir d’un joueur au « courage indomptable ». Sa carrière se termine à Villeurbanne, mais son activité continue. Fondateur du syndicat des joueurs en 1936, il s’emploie à les défendre et à les protéger contre les « combines » qu’il a en horreur. Face aux pressions, il ne cède rien et reste droit. La guerre qui éclate ne change rien à son comportement. Fait prisonnier, il se rebelle contre ses gardiens qui l’abattent le 15 juin 1940. Le Général n’avait pas encore lancé son appel à la Résistance que lui avait déjà tout compris. Avant les autres.

François-Xavier Valentin
Crédit photo : L’Equipe



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