« Développer la féminisation du football »

Trois questions à Céline Lapertot, cadre technique féminin

Lundi 17 février au Stade Bauer, Céline Lapertot, cadre technique féminin de la ligue de Paris-IDF était en visite au Red Star. Elle a ainsi pu rencontrer Souma Bakayoko, responsable de l’école de foot, Imen Chekkal, responsable de la section féminine, et Emeline Gomis, éducatrice. L’occasion d’échanger des idées pour continuer de promouvoir le football chez les jeunes filles.

Céline, quel est le travail que vous effectuez pour le football féminin ?
Mon objectif est de développer la féminisation de la pratique du football. Alors cela peut passer par l’encadrement, l’arbitrage… En résumé, introduire les femmes dans le football de manière transversale. J’ai fait le tour des différents districts de la ligue pour regarder ce qui s’y passe car chaque département a sa propre façon de fonctionner, est autonome. Puis je rencontre les clubs nationaux, comme le Red Star, car ce sont des clubs structurés. Je suis là également pour informer et mettre en place les actions de la Fédération française de football comme les labels ou le football des princesses. Et comme je le disais, le but premier est de développer le football féminin dans son ensemble. Aujourd’hui la ligue de Paris-IDF compte plus de 7000 licenciées féminines, soit la deuxième ligue de France derrière Rhône-Alpes. Ils ont su profité de la très belle vitrine que représente l’Olympique lyonnais chez les femmes et ont suivi la dynamique.

Les bons résultats de l’équipe de France aident et favorisent à une amélioration de la pratique chez les filles ?
Bien évidemment, si l’équipe de France réussit, ça va donner envie ! Mais attention, cela peut très vite retomber si les résultats sont mauvais en trois ou quatre ans. C’est pour cela qu’il ne faut pas uniquement miser sur cet aspect. On doit répondre à la demande, car il y en a une. Aujourd’hui, une fille peut aller facilement faire du basket, de l’athlétisme… On se doit d’accueillir une fille qui veut jouer et ne pas lui dire non. Le but est d’offrir une pratique féminine et de proximité.

Comment favoriser justement l’accès aux filles ?
Il faut que ça soit une volonté du club, qu’il y ait une prise de conscience. Les clubs doivent positionner des personnes référents, comme vous l’avez au club, à qui les gens peuvent s’identifier. Ensuite, il faut mettre les « moyens ». C’est à dire dans l’accueil, le jour où il faut libérer un créneau horaire, il faut le faire. Il est difficile d’accueillir plus d’enfants, mais pas plus de filles. Le souhait serait que l’on ne dise plus non aux filles qui viennent jouer au foot. Il faut du temps parfois, mais c’est important de faire de la formation et donc de commencer par le bas selon moi. Mais quand un club est structuré au niveau national pour les garçons, il n’y a aucune raison qu’il ne réussisse pas. Surtout que vous avez un encadrement féminin, formé et efficace.

Propos recueillis par Loïc Revol



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