Red Star International : Argentine

Nouveau rendez-vous de la chronique internationale audonienne !


De Stabile et Scopelli au grand Nestor Combin, en passant par José Farias ou Helenio Herrera, retour sur ces joueurs albicelestes qui ont écrit l’histoire du club en ciel et blanc !

Les années 30 : le début d’une longue histoire…
Il est le premier d’entre eux et certainement l’un des plus adroits…Guillermo Stabile, redoutable chasseur de but, arrive à Saint Ouen en 1936, auréolé du titre de meilleur buteur de la Coupe du Monde 1930. Joueur vedette de son équipe nationale, il a pendant cette compétition marqué en finale contre l’Uruguay sans pouvoir empêcher la défaite de son pays. « El filtrador » (l’homme qui se faufile) impressionne très vite les supporters des Vert et Blanc par sa capacité à dribbler et à feinter l’adversaire. Dès sa première saison, il marque dix buts en championnat et emmène le Red en demi-finale de Coupe de France. Il devient l’un des cadres de l’équipe qui remporte le championnat de deuxième division en 1939. A la fois joueur et entraîneur pendant trois ans, l’ancien pensionnaire du Genoa est un vrai meneur d’hommes et quand il quitte le Red, c’est pour prendre les rênes de la sélection argentine durant près de vingt ans (1940-1960).

Si ce goleador, né à Buenos Aires, s’impose si vite du côté de la Porte de Clignancourt, c’est aussi car il peut compter sur la présence d’un compatriote dans l’effectif : Alejandro Scopelli. International lui-aussi, il arrive en 1938 au Red Star. Vainqueur de la Copa America (1937), Scopelli joue plus bas que Stabile sur le terrain puisqu’il évolue au poste d’inter-droit ; l’équivalent d’un milieu de terrain relayeur (numéro 8) aujourd’hui. La guerre, hélas, abrège sa carrière en France, mais ses deux années en banlieue parisienne lui valent pour l’éternité un prénom revisité : il était arrivé Alejandro, l’enfant de La Plata, il repart Alexandre.

Pour garder une touche argentine dans son équipe, les dirigeants du Red font appel à Helenio Herrera, un rigoureux défenseur ayant déjà fait ses preuves dans l’hexagone (Stade Français, Charleville…), un arrière plein de hargne, de cette « grinta » caractéristique des Sud-Américains. Sa remarquable intelligence aide le club lors de sa quête de sa cinquième coupe de France (1942). Au bord des terrains, son sens tactique continue de le guider puisque, devenu entraîneur, le porteño entame une grande carrière en Italie (Inter Milan), où il invente un style de jeu qui lui a survécu : le Catenaccio.

Les années 60 et 70 : le Red danse le tango
A part Juan Callichio (1952-1954), aucun argentin ne rejoint le Red pendant deux décennies et il faut attendre l’arrivée de Ruben Munoz pour que le public de Bauer renoue avec la tradition des grands avants albicelestes. En provenance des Newell’s Old Boys, il découvre la France en 1961 lorsqu’il signe au Red Star. Pendant les cinq saisons qu’il passe au club, Munoz marque vingt buts en championnat, dont six lors de sa seule saison en division 1 (1965-1966). Des statistiques honorables pour un attaquant qui joue sur l’aile. Après la relégation du club en D2, il rejoint le RC Strasbourg et retrouve José Farias… Clin d’œil du destin ce même Farias fait le trajet inverse l’année suivante, quittant l’Alsace pour la capitale et le Red Star (1967-1968).

Très vite, José est adopté par le peuple de Bauer ; précurseur, cet élégant meneur de jeu met à la mode la fameuse « roulette » et régale son public. Habitué aux chaudes ambiances, cet ancien de Boca n’est jamais aussi fort que quand il est poussé par la foule. Il passe trois merveilleuses années au Red (1967-1970), ne quittant jamais l’élite. Il revient à Saint-Ouen en tant qu’entraîneur et fait remonter le club descendu entre temps (1974). Il s’appuie dans cette entreprise sur une arrière-garde solide dont l’un des piliers est son compatriote Victor Hugo Jarra, formé à Rosario.
Mais le principal artisan de cette remontée express est l’avant-centre Nestor Combin. Franco-argentin, c’est un buteur-né ; après avoir porté les couleurs du Milan et de la Juve, il aide le Red en faisant trembler les filets à vingt-quatre reprises lors de sa première saison, puis à seize la saison suivante en D1. Cette année-là ces buts sont insuffisants et n’empêchent pas le club de finir dernier…

Le début d’une dégringolade qui voit le club relégué en DH en 1978, mais même au plus bas niveau de son histoire, l’Argentine accompagne encore le Red Star avec le natif de la Pampa, Ricardo Neumann, en représentant (un but avec le club). Le club entame alors une ascension fulgurante pour retrouver la D2 en 1982, comme un symbole d’un club et d’un pays qui en dépit des difficultés ou des crises finissent toujours par se relever.

Les autres argentins ayant porté le maillot du Red Star :
Antonio Ameijenda  (1972-1973) : six buts
Walter Liendo (1987-1989) : sept buts

François-Xavier Valentin



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